Bien fertiliser les plantes de la maison commence par une observation attentive de leur comportement et un strict respect de leur rythme de vie. Ensuite, il est important de les nourrir « en douceur » pour leur permettre un développement raisonnable et bien équilibré. C’est l’un des secrets pour leur longévité.
Savoir mesurer la quantité d’engrais nécessaire
La bonne fertilisation est, en théorie, la dose nutritive exacte dont la plante a besoin pour assurer sa croissance, quantité apportée au moment idéal. Dans la pratique, et surtout pour nos cultures d’amateur, l’apport d’engrais est toujours empirique. On ne sait pas mesurer les besoins du végétal et encore moins contrôler la présence des éléments nutritifs stockés dans le sol. Il faut même savoir qu’un terreau déséquilibré peut « capturer » l’engrais et ne pas permettre à la plante d’en disposer.
Certaines carences gênent aussi l’assimilation des matières nutritives. On a donc tendance à appliquer des règles simples, fruit de l’observation et de l’expérience.
Notre conseil : une plante bien alimentée résiste mieux aux attaques des parasites et des maladies. Dès que vous entamez un traitement antiparasitaire, apportez un engrais très peu concentré, 3 jours après la pulvérisation, et soutenez régulièrement la plante avec une fertilisation adaptée à ses besoins. Elle guérira plus vite.
Fertiliser au bon moment
La période la plus favorable se situe entre le début avril et la mi-juillet puis en septembre. En effet, la croissance est ralentie durant les journées les plus chaudes. On constate ensuite un redémarrage en septembre, puis une entrée progressive en dormance dans le courant octobre et un arrêt végétatif total de novembre à mi-février ou début mars. Ce rythme biologique est plus ou moins marqué selon les espèces et il peut être contrôlé ou même perturbé par les techniques culturales (variation de la température, éclairage artificiel, rythme d’arrosage et de fertilisation, etc.). D’une manière générale, on peut dire que la fertilisation doit être plus forte au début de la période de croissance, puis connaître un léger ralentissement en juin pour reprendre en septembre et diminuer en octobre.
Hormis pour les plantes en pleine floraison, la période hivernale est marquée par un arrêt total des apports d’engrais.
La fréquence des apports
Les « perles » à diffusion lente nécessitent une seule application par an. Les bâtonnets sont actifs 8 à 10 semaines. Les engrais foliaires ont une efficacité immédiate, assez courte, mais ils ne seront jamais appliqués plus d’une fois par semaine. Pour les engrais liquides, la règle est un apport d’engrais tous les trois arrosages durant la forte période de croissance (d’avril à juillet), ce qui équivaut selon la température ambiante à une fertilisation hebdomadaire ou bimensuelle. En mars et en septembre, un seul apport est suffisant. Chez les plantes actives durant la période hivernale, ne dépassez pas une fertilisation tous les 15 jours. Tout cela vaut bien sûr pour un emploi classique d’engrais, dosé à la concentration préconisée.
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Plante d’intérieur et engrais : quelques conseils
Selon le type d’engrais, prenez les précautions élémentaires suivantes :
L’application de l’engrais liquide se fait toujours sur un substrat humide, afin que les racines ne pompent pas brutalement un excès de sels minéraux. La meilleure méthode consiste à diluer un bouchon d’engrais liquide dans un grand arrosoir (de 6 à 10 litres) et à utiliser cette solution très « light » pour chaque arrosage, lorsque l’intervalle entre les apports d’eau est supérieur ou égal à 3 jours et tous les deux arrosages par temps de forte chaleur. Avec cette technique, les plantes sont fertilisées en douceur, sans risque de brûlure, et bénéficient surtout d’une croissance plus régulière. Dans les bacs à réserve d’eau, il est impératif de diluer l’engrais liquide. L’engrais sera versé directement dans la réserve, mais à la moitié de la concentration conseillée par le fabricant, pour éviter tout risque de surdosage.
Les engrais en granulés sont répartis uniformément à la surface du terreau, en considérant que la dose conseillée par le fabricant est un maximum à ne jamais dépasser. Ils peuvent être légèrement enfouis par un griffage avec une fourchette ou un petit râteau.
Les engrais en bâtonnets sont plantés verticalement sur le pourtour du pot (jamais au cœur de la motte pour éviter le contact direct avec les racines).
Enterrez-les de 3 cm environ. Disposez un bâtonnet tous les 10 à 15 cm.
Les engrais foliaires sont appliqués en fine brumisation, en insistant sous le feuillage, partie où sont concentrées les stomates. Le produit ne doit pas ruisseler. Les plantes à feuillage duveteux ou très fin ne seront pas fertilisées de cette manière (risque de taches).
Ce qu’il faut savoir et retenir
La plante affamée
Non fertilisée, une plante en pot, commence par voir sa croissance ralentie et même stoppée. C’est la décoloration du feuillage, qui prend une teinte jaune pâle tirant sur le blanc, qui doit vous alerter. Au début des symptômes, il est possible de confondre avec une chlorose (carence en fer), mais la teinte de la feuille est moins jaune et le limbe a aussi tendance à onduler. Dans le cas d’une carence en azote, on observe le phénomène inverse, à savoir un jaunissement au niveau des nervures avec le limbe qui reste bien vert.
Excès d’engrais
Plusieurs erreurs peuvent entraîner une assimilation excessive d’engrais : le non-respect de la concentration (surdosage), des apports trop fréquents, la fertilisation d’une plante assoiffée, un produit inadapté, etc. Plus un terreau est spongieux, plus il est capable de stocker de sels minéraux.
Ces derniers vont à la longue atteindre une proportion néfaste pour la plante (indigestion). L’excès d’engrais se manifeste par un comportement souffreteux. La croissance ralentit. Dans un premier temps, elle donne l’impression d’avoir besoin d’un bon « coup de fouet » ; cette erreur peut être fatale. Les symptômes de réaction violente se manifestent par des brûlures sur le feuillage (ici d’un ficus) dont des parties centrales se dessèchent.
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1 comments
Bonjour,
Je vois que vous conseillez de diluer un bouchon d’engrais dans 6-10L d’eau et de l’utiliser à chaque arrosage (sauf exception).. C’est vraiment top niveau simplification 😁.. L’étiquette de mon engrais stipule 1/4 de bouchon par litre, 1x/ semaine ou 1/2 pour les gourmandes 🙂. Je présume que par bouchon, vous sous-entendez dose.. ou alors puis-je mettre un « vrai » bouchon par 10L?
Ayant eu des soucis de brûlures avec mes calatheas alors que j’avais diluer les doses par 2, je préfère m’assurer 😉
Sorry pour le foulon, je n’ai pu effacer mon commentaire précédent 🤔