L’hiver, c’est le temps des soirées au coin du feu… Tout en se délassant à la vue des flammes, nous produisons un excellent produit pour les cultures ! En effet, les cendres de bois constituent un engrais de qualité. Du bois qui se consume, les matières organiques se transforment en fumée et en chaleur, et il reste, sous forme de cendres, les éléments minéraux et les oligo-éléments : calcium, potassium, phosphore, silice, fer, zinc, cuivre… qui conviennent particulièrement aux sols argileux et aux climats humides.
La richesse en chaux des cendres leur permet d’améliorer les terres acides : 500 g/ 10 m2 permettent de remonter le pH de 0,25 point. Mais il faut les utiliser plus modérément sur les- terrains très calcaires et pauvres en argile (causses, etc.).
A partir du bois uniquement !
Les cendres sont de composition très variable, selon les espèces brulées, le sol où elles ont poussé, l’état du bois, etc. Par exemple, des plantes pionnières poussant en sols très pauvres (fougères, genêts…) fixent beaucoup de phosphore et de potassium. Mais seules les cendres de bois sont utilisables. Celles du charbon contiennent des substances toxiques pour le sol et les plantes, et donc pour nous, en particulier des métaux lourds et du trioxyde de soufre : celui-ci se combine avec l’eau du sol pour former de l’acide sulfurique.
Si votre cheminée ou votre poêle vous sert aussi de mini-incinérateur domestique, attention ! Les cendres de vieux journaux (en quantité), d’emballages et de plastiques divers peuvent aussi contenir des produits indésirables au potager. Limitez-vous strictement aux cendres de végétaux.
Cendres de bois : quel usage ?
Si vous faites une flambée de temps en temps, vous pouvez épandre les cendres au fur et à mesure aux quatre coins du jardin. Si vous en produisez des quantités importantes, il va falloir les stocker.
En absorbant l’eau, les cendres se transforment en une pâte gluante difficile à épandre. Il faut donc les garder au sec.Le plus simple est de les mettre dans des grands sacs en plastique épais ou dans des bidons. Si vous devez les transporter, ne remplissez pas trop les récipients. Et vérifiez qu’ils sont étanches pour éviter les poussières désagréables.
Les cendres contiennent beaucoup d’éléments solubles qui peuvent être lessivés par les pluies. Il est donc intéressant de les associer au compost, qui va fixer une pallie de ces éléments sur la matière organique qu’il élabore. Intégrez-les directement dans votre compost, en alternance avec les épluchures et autres déchets végétaux. Ou apportez-les avant chaque culture, ou bien au moment d’épandre le compost.
Particulièrement riches en potasse et en phosphates, les cendres sont bénéfiques aux racines et aux fruits. Une bonne dose de cendres à la plantation sera appréciée des plantes vivaces (fruitières ou ornementales). Au potager, mettez-en un peu en cours de culture, par exemple sur vos carottes (500 g/ 10 m2) après désherbage, avant de biner et de pailler.
Un épandage sans nuage
Les cendres sont difficiles à répartir, et peuvent former un nuage pénible à inhaler. Pour vous faciliter la tâche, bricolez un petit épandeur à partir d’un bidon plastique (de vin ou autre, mais surtout pas d’huile) bien sec et muni d’une poignée, d’une contenance de 5 à 10 litres. Percez le fond de 5 à 20 trous de 5 mm de diamètre environ, et ménagez une ouverture sur le dessus.
Mettez le bidon dans une cuvette sèche, remplissez-le et transportez le tout jusqu’au carré à fertiliser. Pour épandre uniformément, déplacez-vous d’un pas régulier en agitant le bidon au-dessus du sol. Le charbon de bois restera dans le bidon, et vous pourrez le mettre au compost. Tout de suite après, griffez la terre pour y incorporer les cendres.
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