Ce mode de reproduction est couramment utilisé pour la multiplication des plantes de balcon et de terrasse.
Conditions exigées pour le bouturage
Bien que le bouturage soit l’un des modes de multiplication parmi les plus faciles à réaliser, il exige néanmoins l’application de certaines règles.
L’époque du bouturage conditionnant très largement le développement ultérieur des sujets boutures, il importe que l’opération soit effectuée au bon moment.
C’est ainsi que pour les espèces du genre Chrysanthemumy les sujets présentant le plus fort développement doivent être bouturés au début de l’hiver, tandis que ceux à petit et moyen développements ne doivent l’être qu’au cours du printemps, époque normale du bouturage pour la plupart des végétaux cultivés en plein air donc pour les plantes de terrasse et, parfois, pour celles de balcon.
A défaut de pouvoir utiliser des milieux de culture stériles — le sable de rivière, par exemple — on choisira pour le bouturage des mélanges terreux très poreux, contenant de 25 à 50% de sable.
Ces mélanges doivent être tenus constamment humides ; l’enracinement des boutures se trouvera favorisé si on ajoute de la poussière de tourbe au sol.
Principales catégories de boutures
On distingue notamment : les boutures de rameaux feuillés, les boutures de feuilles et les boutures de racines.
Boutures de rameaux feuillés
Le bouturage des rameaux ligneux non feuillés constitue l’exception. En effet, on pratique presque toujours le bouturage des rameaux feuillés, voire celui de rameaux complètement herbacés, notamment pour les espèces du genre Iresine.
Dans d’autres cas, le bouturage doit être effectué avec des rameaux feuillés partiellement lignifiés à la base, en particulier pour les espèces des genres Azalea, Calceolaria et Ficus.
Boutures de feuilles
Chez certaines espèces placées dans des conditions favorables à l’émission de radicelles, les feuilles peuvent émettre des bourgeons plus ou moins nombreux. C’est le cas de la plupart des plantes appartenant à la famille des Crassulacées. Le bouturage de feuilles est une opération délicate. Pour la réussir et éviter les risques de pourriture, on placera les feuilles à bouturer dans un sol de multiplication parfaitement sain, aussi le sable ou le mélange terreux de ce sol doit, au préalable, être stérilisé à l’eau bouillante.
Boutures de racines
Diverses espèces comportent un système radiculaire pouvant émettre des rameaux ; c’est le cas notamment de certaines plantes vivaces rustiques des genres Anemone, Dicentra et Phlox.
Pour réaliser le bouturage de racines, il convient tout d’abord d’arracher les souches-mères, de les nettoyer et de les laver. Les racines doivent, ensuite, être sectionnées en tronçons de quelques centimètres et être dispersées à même le sol de multiplication, puis étre recouvertes de plusieurs centimètres de mélange terreux fortement sableux.
Les boutures de racines doivent être préparées à la fin de l’été, ce qui leur permet d’émettre des rameaux au printemps suivant, après enracinement. Leur mise en pépinière s’impose ensuite jusqu’à l’automne, de manière qu’elles puissent acquérir un développement suffisant avant la fin du premier cycle végétatif.
Pratique du bouturage
Le bouturage doit être exécuté de la manière suivante, au moyen d’un couteau bien tranchant ou, mieux, d’un greffoir ou d’une serpette :
· Effectuer le sectionnement des rameaux à bouturer à quelques centimètres au-dessus ou au-dessous d’un œil selon que l’on se trouve à la partie supérieure ou à la partie inférieure de la bouture. Dans certains cas, la bouture pouvant être couronnée
par un oeil terminal, il n’intervient qu’un seul sectionnement pour son prélèvement sur la souche-mère. Il en est ainsi pour le bouturage effectué avec des rameaux terminaux (par exemple : les’ plantes herbacées).
· Donner aux boutures une longueur permettant de conserver trois ou quatre feuilles lorsqu’il s’agit d’espèces comportant un intervalle important entre les nœuds ; laisser une longueur de 6 à 12 cm pour les espèces dont les noeuds des rameaux sont plus rapprochés.
· Réduire en surface les feuilles qui sont sur les boutures en sectionnant chaque feuille horizontalement au tiers environ de sa partie supérieure. Cette pratique évite une transpiration excessive avant l’enracinement des boutures.
· S’il s’agit d’espèces laissant couler un latex, plonger dans l’eau la base de la partie sectionnée de la bouture ou laisser s’écouler naturellement pendant vingt-quatre heures, puis l’essuyer avant de la placer dans le sol. Le latex, en effet, en se coagulant, forme une couche qui s’oppose à l’émission de radicelles. · Conserver, suivant le cas, lors du prélèvement des boutures sur latex souche-mère : soit un petit fragment lignifié, de quelques millimètres, de part et d’autre de la bouture. Il s’agit, dans ce cas, d’une bouture désignée sous le nom de bouture à crossette ; — soit une petite portion de, tubercule comportant les pousses constituant les boutures, lorsqu’il s’agit de plantes tubéreuses ou tuberculeuses (bégonia tubéreux, dahlia, par exemple). Dans de nombreux cas, rien ne s’oppose à ce que la bouture soit réduite à un seul bourgeon assorti de la feuille à la base de laquelle il se trouve placé.
· Enfoncer les boutures de 2 à 3 cm dans le sol de multiplication, de manière que l’émission des racines adventives puisse s’effectuer en un espace limité, ce qui permet ainsi d’obtenir un chevelu vigoureux.
· Exécuter la plantation à demeure des boutures à l’aide d’un plantoir, de sorte que le trou ouvert permette d’enfoncer de 1 à 2 cm dans le sol les racines supérieures et que l’ensemble du chevelu ne soit ni écrasé, ni flottant après le bornage.
Opérations découlant du bouturage
Comme pour le semis, le bouturage peut donner lieu, après émission des racines, à un ou plusieurs repiquages pour les espèces qui s’enracinent rapidement cela permet d’obtenir des sujets plus vigoureux lors de la plantation à demeure. Il faut éviter de repiquer les boutures provenant d’espèces qui s’enracinent difficilement, l’interruption momentanée de l’émission des radicelles pouvant entraîner l’échec du bouturage. Il en est ainsi pour les espèces du genre Daphne et pour un certain nombre de celles de la famille des Conifères.
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