Il constitue l’un des procédés de multiplication les plus utilisés ; il convient aux plantes annuelles et, d’une manière générale, aux plantes bisannuelles, à certaines plantes vivaces et à quelques espèces de plantes bulbeuses et de plantes ligneuses.
Conditions exigées pour le semis
Les graines doivent, suivant le cas :
- Soit être semées aussitôt après la récolte comme pour certaines espèces de la famille des Iridacées et des Liliacées ;
- Soit, le plus souvent, être semées l’année qui suit celle de la récolte. Dans ce cas, elles peuvent exiger, s’il s’agit de graines comportant une enveloppe — ou tégument — dure, des opérations de préparation : trempage (dans l’eau tiède), décorticage ou stratification qui doit être pratiquée dans du sable ou de la tourbe légèrement humide, à une température basse (10° à 12°C).
Certaines graines doivent être conservées à l’obscurité et être recouvertes, au moment du semis, d’une couche de terre épaisse. Il en va ainsi pour certaines espèces du genre Phlox.
Principales catégories de semis
Qu’il s’agisse du semis pratiqué en place (ou semis à demeure) ou du semis en pépinière — qui est destiné à produire des plantes qui seront ensuite transférées — le semis peut être effectué de trois manières : à la volée, en lignes, en poquets.
Semis à la volée
Dans ce type de semis — utilisé principalement pour le semis en pépinière — les graines doivent être réparties aussi régulièrement que possible sur toute la surface du sol et être enfouies ensuite légèrement avec un instrument à dents pointues venant griffer le sol dans tous les sens dans un mouvement de va-et-vient : une fourchette de métal peut remplir cet office quand la surface à semer est réduite.
Lorsque les graines sont particulièrement fines (par pour les espèces faisant partie du genre exemple Digitalis), leur dissémination peut être effectuée au moyen d’une carte de visite repliée en gouttière. Il est alors recommandé de mêler du sable fin au sol de culture, afin que la dispersion des graines puisse être effectuée régulièrement sur l’ensemble de la surface.
Semis en lignes
Ce type de semis, appelé aussi semis en rayons, est réservé aux graines d’une certaine grosseur, comme par exemple celles du Lathyrus odoratus (pois de senteur).
Il consiste à disposer les graines dans des rayons peu profonds à la suite les unes des autres, sans chevauchement et sans qu’elles se touchent.
Les rayons doivent être d’autant plus écartés que l’espèce semée aura un plus grand développement et d’autant plus profonds que les graines sont plus grosses.
Après le semis, on doit combler chaque rayon avec la terre extraite de chaque creusement, puis recouvrir d’une légère couche de terreau.
Semis en poquets
Il est réservé aux grosses graines, celles-ci étant disposées par groupes de trois à dix, suivant leur grosseur, dans des trous de faibles dimensions creusés à la main et que l’on comble de la même manière que pour le semis en lignes, tout en laissant de légères cuvettes pour faciliter les arrosages.
Le semis en poquets permet d’obtenir des touffes de multiplication compactes et peut être pratiqué aussi bien en pleine terre qu’en pot ; dans ce dernier cas, on obtiendra des potées fleuries très fournies.
La pratique du semis
Suivant le cas, les graines peuvent être semées :
· en pleine terre (ou plein air), lorsqu’il s’agit d’espèces rustiques pour les plantes de terrasse et, parfois, pour les plantes de balcon ;
· A l’abri (sous verre, en particulier), pour les graines à germination difficile ou lorsqu’on veut obtenir des semis hâtifs ; dans ce cas, le semis s’effectue le plus souvent en terrine ou en pot ; cette formule, d’ailleurs, est exigée pour les graines très fines ou impalpables.
Pour que la germination puisse s’effectuer dans de bonnes conditions, il est recommandé :
· De pratiquer le semis par des températures moyennes de 15 à 18°C, aussi bien pour les plantes de balcon que pour les plantes de terrasse ;
· De disposer les graines fines ou impalpables (bégonias et pétunias, par exemple) sur le sol de culture sans les recouvrir ou en ne les recouvrant que très légèrement de terre fine ou de terreau. Lorsque le semis est fait en terrine ou en pot, on protégera les graines avec une feuille de verre jusqu’à ce que la levée soit totale ;
· D’enfoncer verticalement les graines plates (par exemple : celles des espèces faisant partie du genre cobaea), pour réduire les risques de pourriture ;
· De recouvrir les graines semées en pleine terre, suivant la nature du sol et leur grosseur, par deux ou trois fois au maximum leur épaisseur de terre fine ou, mieux, de terreau.
Quel qu’en soit le mode, le semis doit, jusqu’à la levée, être entretenu en état d’humidité constante, mais sans exagération, ce qui ne peut être réalisé facilement pour les semis de graines très fines ou impalpables que par trempage périodique du récipient de semis dans de l’eau, jusqu’au niveau du sol de culture, pour qu’il puisse s’imbiber par capillarité.
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