Le bel enduit moucheté de cette petite extension n’est pas le travail d’un professionnel. Il en a cependant toutes les qualités esthétiques et la durabilité. Grâce aux formulations modernes de mortiers prêts à l’emploi, sa réalisation est à la portée de tout bricoleur appliqué.
Souvent, les bâtiments rajoutés dépareillent l’environnement d’une maison individuelle. Il n’en faut pourtant pas beaucoup pour faire sourire les parois de la dépendance la plus ordinaire et la mettre au diapason de l’habitation principale : un bel et bon enduit de finition approprié.
L’enduisage n’est pas un travail spécialement compliqué. Mais il demande du soin, de l’exigence dans le choix des produits, de la rigueur dans la préparation et, surtout, de justes dosages dans la composition des trois couches successives qui le constituent. Ce revêtement demande trois bonnes journées de travail, mais espacées dans le temps. S’il est correctement exécuté, on n’aura pas à intervenir sur ces murs avant une dizaine d’années.
Trois couches distinctes d’enduisage
Pour assurer la protection efficace, durable et décorative d’une maçonnerie, un bon enduisage de façade doit être exécuté en trois temps.
- La première application est dite d’accrochage, ou « gobetis ». Fortement dosée en liant (ciment ou chaux), cette sous-couche doit être fluide, relativement mince, et fortement rugueuse. Projetée ou fouettée avec force sur la paroi, sans chercher à contrôler son épaisseur constante, elle uniformise le fond, comble les cavités et assure la bonne adhérence de l’enduit.
- La seconde couche doit être plus épaisse : 1,5 à 2 cm, c’est le « corps d’enduit ». C’est lui qui confère l’imperméabilisation et la planéité de l’ouvrage. C’est lui aussi qui l’égalise verticalement. Son dosage doit être précis pour éviter toute fissuration ultérieure par retrait. Son application s’effectue en pression sur le gobetis, réhumidifié afin de lui donner une meilleure prise.
- La troisième couche, de finition, ne doit être appliquée qu’après une quinzaine de jours. Plastique et mince, entre 3 et 8 mm d’épaisseur, sa composition très faiblement dosée en liant lui permet de résister au faïençage. Elle donne à l’ensemble son type de « peau» en matière de texture, de toucher et de couleur. On peut la lisser et la peindre, ou l’imperméabiliser. Il existe aussi une infinité de façons d’en travailler le relief sans rien changer de ses qualités esthétiques et protectrices.
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Mille et un reliefs
L’enduit dans son intégralité doit être étanche, élastique, isolant, et bien adhérant aux maçonneries qu’il revêt. Les trois couches ont chacune une fonction propre. Elles offrent une résistance (mais non une robustesse) allant décroissant, du support jusqu’à l’extérieur. Il s’avère que la meilleure tenue à la fissuration est conférée par des enduits composés de sable et de chaux.
- Le dosage de cette chaux, ou du ciment, par rapport au volume d’eau ajouté et à la granulométrie des sables utilisés dans la composition de chaque couche, est donc capital. De même, pour l’homogénéité d’aspect, l’utilisation « dans la masse » de pigments minéraux comme colorants est préconisée. Les meilleurs résultats, si l’on n’est pas un maçon professionnel, sont obtenus avec des produits pré-formulés, compatibles entre eux et complémentaires.
- En poudre, ils sont conditionnés en sacs ou en seaux. Il suffit de leur ajouter de l’eau et de les brasser avec un agitateur (et non pas de les gâcher) au moment de la mise en œuvre. On évite ainsi les risques de retrait lors de la prise et du séchage de l’ouvrage et, surtout, les différences de tonalités et de relief. Celles-ci sont courantes quand on travaille sur des matériaux détenant des pouvoirs d’absorption inégaux.
- Les principaux aspects de finition sont obtenus avec divers outils manuels, pneumatiques, mécaniques, ou traditionnellement fabriqués par les maçons eux-mêmes. Chacun a son style de couleurs et d’aspects, ses trucs et ses petits secrets : un jeu dans lequel on entre bien volontiers et où l’on fait parfois, avec une matière première somme toute bien banale, d’intéressantes découvertes décoratives… Un peu d’entraînement sur une surface discrète peut être utile !
Enduire un mur : une question de sables
L’aspect final de l’enduit dans certaines extensions fait volontiers croire à l’utilisation d’une « tyrolienne » mécanique… En réalité, il est obtenu avec deux outils manuels très simples, manipulés par le même opérateur, et en une seule passe sans interruption. Il s’agit d’une taloche revêtue d’une semelle de plastique texturé et d’un gratton hérissé de pointes rigides.
Le « truc » réside dans le choix du moment idéal pour donner au parement son relief définitif. Attendez l’achèvement de sa prise, quand toute l’eau ne s’est pas encore évaporée, et que les grains du sable sont encore friables. Il faut agir en larges mouvements circulaires avec rapidité et continuité, en resserrant sans lisser avec le premier outil, que l’autre pique ou scarifie dans la foulée. C’est un peu déroutant au début, mais l’on prend assez vite le tour de main pour obtenir une belle régularité d’aspect.
Enduire un mur de façade en 7 étapes
- Sur le support humidifié et à l’abri du soleil, procédez à l’application de la couche d’accrochage. Du bas vers le haut, projetez avec force le mortier fluide à la truelle, sans écrêter les reliefs.
- Travaillez par rangées. Chaque truellée chevauche en partie la ligne inférieure ainsi que sa voisine, comme des écailles de poisson. De cette façon, on est assuré d’enduire uniformément toute la surface.
- À l’aide d’une règle de maçon, en vous appuyant sur les coffrages saillants, dressez et égalisez la couche du « corps d’enduit », avant de la serrer soigneusement à la truelle large et à la taloche.
- Deux semaines plus tard, préparez l’enduit de parement prêt à l’emploi. Il doit être compatible avec les deux premières couches. Dans une bassine, mouillez et mélangez la préparation avec un malaxeur.
- L’enduit de finition doit s’appliquer en une seule passe pour garantir l’homogénéité du parement. Travaillez paroi par paroi, en ne préparant que les quantités de produit nécessaires à chacune.
- Selon l’aspect et le relief voulus pour l’ensemble, intervenez avec des outils appropriés, à différents stades de la prise de l’enduit de finition. La taloche lisse égalise l’enduit, l’autre la scarifie.
- Soignez particulièrement les angles saillants. Il n’y a plus là de règles pour vous guider, il faut donc travailler à main levée. C’est sans aucun doute l’opération la plus délicate du chantier !
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