Généralement utilisée pour une parfaite pose de carrelage, la chape de ciment est essentielle pour une pose plus facile de tout revêtement.
La chape de ciment n’est pas une opération complexe mais elle requiert quelques techniques incontournables pour garantir une certaine qualité et durabilité.
Qu’est-ce qu’une chape ? Définition, rôle, types
Le mot chape est donné à la couche de mortier utilisée pour réussir la pose d’un carrelage sur un sol quelconque. Cette couche de mortier est composée de liant hydraulique, comme du ciment, et parfois renforcée avec un treillis soudé si nécessaire.
Elle fait partie intégrante d’un dallage ou d’un plancher en béton et peut rester brute, ou être recouverte par un carrelage, un parquet flottant et bien d’autres revêtements.
La chape est principalement conseillée pour une parfaite finition de la dalle souhaitée. Elle permet une meilleure mise à niveau et une surface régulière. Elle est également qualifiée de support aux revêtements de sol mais aussi aux revêtements d’étanchéité par exemple.
Si besoin, la chape peut également servir d’isolant acoustique et thermique. On distingue plusieurs types de chapes selon leur conception et la façon dont elles ont été réalisées. Il existe alors les chapes adhérentes, les chapes désolidarisées et enfin les chapes flottantes.
À ne pas confondre avec une dalle de béton qui désigne plutôt la fondation et le sol d’une habitation, la chape de ciment sera recouverte par un revêtement de sol : elle est l’une des composantes de la dalle de béton. La chape n’est épaisse que de quelques centimètres, contrairement à la dalle qui se présente avec une dizaine de centimètres d’épaisseur.
On parle aussi de chape maigre qui est, quant à elle, composée d’un mortier sous-dosé. Elle est posée sur la dalle de béton pour profiter d’une surface plus lisse et d’un parfait niveau pour poser le carrelage ensuite.
Cette chape maigre est d’une épaisseur officielle de 4 cm selon le document technique unifié, notamment lorsqu’elle est utilisée dans une chambre, un salon, ou toute autre utilisation classique.
Dans des cas plus rares, la chape maigre peut présenter une épaisseur entre 7 et 10 cm. Elle devra sécher pendant plus de deux mois avant que le revêtement final puisse être posé.
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Recette pour faire une chape
Comme évoqué précédemment, la chape est principalement composée de ciment mais aussi d’eau, de sable, et parfois de quelques additifs. Le volume de mortier nécessaire dépend de votre pièce, du niveau le long des murs ou encore de la hauteur de votre chape.
En revanche, on estime un dosage type pour une centaine de litres de mortier : prévoyez 35kg de ciment, 100 litres de sable et 17,5 litres d’eau. Pour couvrir une surface de 25 mètres carrés, sur une épaisseur de 4 cm, on estime généralement 1000 litres de mortier nécessaires.
A lire : Dosage mortier : comment bien le doser ?
La chape peut être achetée prête à l’emploi ou fabriquée sur un chantier. Sur un chantier, une bétonnière sera utilisée tandis que le mortier prêt à l’emploi sera livré par un camion toupie.
Les étapes de la réalisation d’une chape
Plusieurs étapes sont à suivre concernant la réalisation d’une chape. Si celle-ci est presque indispensable avant le revêtement d’un sol, elle nécessite quelques techniques et conseils.
La réalisation d’une chape est chose facile pour un professionnel mais en tant que débutant, certaines erreurs peuvent être évitées en respectant plusieurs étapes.
Préparer le support
La première étape consiste donc à préparer votre support. Plusieurs supports sont admissibles, en voici la liste :
- Dallages sur terre-plein
- Dalles pleines ou dalles coulées sur prédalle
- Planchers en béton coulé
- Planchers composés de dalles alvéolées
- Planchers poutrelles hourdis avec dalle de réparation coulée en place
- Ravoirages
Pour la réalisation de votre chape, il est essentiel d’assurer la planéité du support, notamment lorsqu’il s’agit de chapes désolidarisées ou flottantes.
En effet, une planéité de 7 mm maximum est primordiale sur votre support. En cas d’anomalies constatées sur votre support, préférez la réalisation préalable d’un ouvrage intermédiaire, un ravoirage par exemple.
Vous devez également estimer l’âge de votre support. Votre support doit effectivement avoir un âge minimal. Celui-ci varie selon le type de support, le mode de pose prévu mais aussi selon la nature des sollicitations (faibles, modérées,…).
Veillez à bien nettoyer votre sol, le dégager avant de procéder à la réalisation de la chape. Il est primordial de bien dépoussiérer, de combler les trous et poncer les bosses éventuelles puis de poser une bande résiliente sur les contours de la pièce.
Prévoyez la pose d’un film polyane et faites-le remonter au-dessus de la bande. C’est ici qu’un treillis soudé peut être déposé si les charges reprises par le sol sont importantes.
On déposera ensuite les joints de dilatation et les tasseaux de guidage. Ces derniers devront être retirés lorsque la chape sera coulée.
Pensez également à prévoir la place suffisante pour votre matériel car la bétonnière est une machine imposante qui requiert une certaine place à proximité de votre chantier. Réalisez ensuite vos mesures pour pouvoir ensuite calculer le volume de chape dont vous aurez besoin.
Choisir l’épaisseur et l’armature de la chape
Il faut évidemment calculer le volume de chape nécessaire et l’épaisseur de celle-ci. Pour calculer son volume, il existe une formule très simple :
Largeur de la pièce x longueur de la pièce x épaisseur de la chape
Les largeurs, longueurs et épaisseurs doivent être exprimées en mètres et donneront lieu à un volume de chape exprimé en mètres cubes. On estime ensuite 300 kg de ciment et un mètre cube de sable par mètre cube de chape.
Mettre en place les repères
Pour garantir un parfait résultat après le coulage de votre chape, il est préférable de constituer des repères du niveau fini de votre chape.
Matérialisés par des traits de niveau effectués avec un cordeau traceur sur les murs de votre pièce, les repères facilitent le coulage de votre chape. Le matériel nécessaire pour cette étape se constitue d’un mètre, d’un niveau à bulle, et enfin d’un cordeau traceur.
Mise en œuvre
La mise en œuvre se divise elle-même en plusieurs étapes. Dans un premier temps, posez une bande de mortier le long de vos murs, étalez environ 30cm de bande de mortier puis talochez la bande au niveau requis.
Également appelées cueillies, les bandes de mortier seront aussi utilisées comme repères pour tirer votre chape. Les repères tracés précédemment vous seront utiles pour déterminer le niveau des cueillies.
Lorsque les cueillies sont en place, vous pouvez commencer le tirage de votre chape grâce à ces cueillies. Vous pouvez également vous servir de guides pour la mise à niveau.
Il est généralement conseillé de débuter par le mur opposé à l’entrée de la pièce, tirez ensuite la chape dans le sens de la longueur. Alimentez la pièce avec le mortier : celui-ci doit être réparti à l’aide d’un râteau ou d’un épandeur. Le niveau du mortier est légèrement supérieur au niveau des cueillies.
Au fur et à mesure, vous allez cisailler le mortier pour retirer l’excédent. Veillez à bien égaliser la surface de la chape avec une règle aluminium puis commencez à retirer vos guides petit à petit.
Les guides forment des trous qui peuvent être comblés avec du mortier. Terminez la mise en œuvre avec un dernier lissage complémentaire pour garantir de parfaites finitions.
Enfin, il faut laisser un certain temps de séchage une fois la chape coulée. On estime entre trois et cinq jours avant de pouvoir remarcher sur la surface. Pensez également à vérifier que la surface est bien lisse, et correctement réalisée.
Le ciment dont est composée votre chape mettra au moins trois semaines avant d’être complètement sec. Attendez alors que ces trois semaines se soient écoulées avant de poser un revêtement au sol, vous limitez ainsi le risque de fissure sur votre revêtement.
À quel prix s’attendre pour une chape ?
Le tarif applicable concernant votre chape dépendra principalement du volume nécessaire. Les prix sont généralement compris entre 5 et 10€ le mètre carré pour les chapes de mortier. Comptez plutôt entre 20 et 25€ le mètre carré pour une chape fluide.
Plusieurs paramètres rentrent en compte dans le prix d’une chape comme l’épaisseur de celle-ci, ses composants et ses additifs.
Il est possible d’estimer plus précisément le prix d’une chape traditionnelle de 50 m2 : vous aurez besoin de 50 litres de sable, de 17,5 litres de ciment et de 9 litres d’eau.
Pour le prix du mètre carré, comptez une quinzaine d’euros pour la chape, environ 3€ pour le ciment, 7€ de sable, 3€ de treillis soudé et enfin 1,5€ de polyane. On obtient une chape aux alentours de 800€ pour une surface de 50 m2 sur 5 cm d’épaisseur.
Faire appel à un professionnel
Bien sûr, couler une chape est bien plus facile pour un maçon professionnel que pour un débutant. Si sa réalisation est malgré tout possible, vous pouvez tout à fait solliciter l’expertise d’un professionnel pour profiter de son savoir-faire.
De nombreuses entreprises proposent la réalisation de chapes : vous pouvez réaliser plusieurs devis et comparer les offres pour obtenir le meilleur rapport qualité/prix en fonction de vos attentes.
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