Néfastes pour la santé, les nuisances sonores sont une pollution à combattre. Des sols aux fenêtres, adoptez les bons moyens pour les limiter et vous sentir mieux chez vous.
Hurlements, circulation, sirènes, musique à plein volume, instruments de bricolage… Chaque année en France, 100 000 plaintes sont déposées pour cause de nuisances sonores. 54 % des citadines disent gênés par le bruit qui peut causer de nombreux problèmes de santé : déficits auditifs, accélération du rythme cardiaque ou hausse de tension. Il peut affecter aussi le système neuro-musculaire favorisant l’insomnie, le stress, le manque de concentration. Un niveau sonore supérieur à 80 décibels (dB) peut même rendre agressif.
Un capital qui ne se renouvelle pas
Préservez vos oreilles, en vous exposant le moins possible aux bruits forts, car nos cellules nerveuses de l’audition ne se renouvellent pas. Nous en possédons un capital à la naissance qui s’use au fil du temps ou se détruit sous l’effet de violences sonores.
Et moins on possède de ces cellules, moins on entend. D’où l’importance de traquer les nuisances sonores dans notre environnement. Notre ouïe peut tolérer des sons compris entre 0 (seuil d’audibilité) et 140 dB ; 45 dB correspondent à un murmure ; 54 dB à un brouhaha. Une sensation nette de gêne apparaît à partir de 60 dB, ce qui représente une conversation entre deux personnes, ou à 80 dB, voiture circulant dans la rue.
La douleur s’installe à partir de 120 dB (avion à réaction) et à partir de 150 dB, l’oreille interne subit une lésion. Le confort acoustique idéal est de 30 dB.
A noter : un bruit répété ou permanent est moins supportable qu’un bruit, même fort, de courte durée.
Repérez les différents bruits domestiques
Voix, cris, télévision ou radio trop fortes, aboiements…Tous ces bruits entendus chez soi se propagent dans l’air à travers les parois, les canalisations, les fissures ou les grilles d’aération. D’autres bruits sont créés lors d’un impact : chute d’objets, pas dans l’escalier ou sur un plancher, robinet qui coule ou porte qui claque. D’autres encore sont générés par un équipement : ascenseur, vide-ordures, ventilateur ou chaudière.
D’où l’importance d’une bonne isolation acoustique chez soi qui diminue le niveau sonore du bruit émis dans un endroit contigu.
À noter : on peut réduire les bruits de canalisations en les équipant de colliers antivibratiles garnis de mousse, et ceux de robinetterie avec des robinets silencieux (indice « DS » élevé). Il existe des modèles de chasse d’eau à robinetterie acoustique et des plaques adhésives spéciales amortissant le bruit dû à l’impact de l’eau dans une baignoire métallique.
Appareils ménagers : silence !
Limiter les bruits chez soi permet un meilleur confort. Si on peut régler télévision ou radio à sa convenance, il n’en est pas toujours de même pour les appareils ménagers ou d’équipement. Aspirateur, hotte, lave-linge, réfrigérateur, robot ménager… sont de moins en moins bruyants grâce aux efforts des fabricants : double joint de porte et cuve déconnectée du châssis pour les lave-vaisselle, matériau d’insonorisation et suspensions souples pour les aspirateurs…
Mais certains de ces appareils restent encore des sources de nuisance pour soi et pour ses voisins. Aussi, pour plus de tranquillité, vérifiez le nombre de décibels lors d’un achat. Privilégiez les moins bruyants, lorsque c’est possible, car l’information acoustique n’est pas systématiquement mentionnée (il n’y a pas encore de norme imposée aux fabricants pour tous les types d’appareils).
- Un bruit d’aspirateur peut atteindre 81 dB.
- L’essorage d’un lave-linge, 70 dB.
- Les phases de remplissage et de vidange d’un lave-vaisselle, 65 dB.
- Quant à la hotte, son niveau sonore se situe entre 38 et 57 dB.
- Dans l’ensemble, les chaudières à ventouse sont moins bruyantes que celles raccordées à un conduit (entre 44 et 48 dB contre 46 à 50 dB).
À noter : lors de l’installation d’un lave-linge, lave-vaisselle ou réfrigérateur, réglez bien les pieds pour atténuer les vibrations, donc les bruits.
Isoler les parois…
Au mur ou au plafond, l’isolation permet de réduire les bruits provenant des voisins ou émis chez vous. Au choix : deux méthodes avec deux types de matériaux.
- Les matériaux de doublage à coller directement sur la cloison, puis à peindre ou à tapisser : par exemple, les dalles composées d’un panneau rigide de 12 mm fixé sur une mousse de latex de 13 mm rainurée, avec canaux d’air. Elles permettent de gagner de 8 à 10 dB. Elles existent aussi en polystyrène élastifié ou en laine minérale. Elles sont réservées à des surfaces en bon état et bien planes.
- Les parements sur ossatures métalliques indépendantes : ils se composent d’un panneau de laine minérale et d’une armature métallique revêtue d’une plaque de plâtre de 13 mm. Plus efficaces que les matériaux à coller, ils permettent de gagner 17 dB sur un mur en briques et de réduire de 13 dB les bruits d’impact sur un plafond. Les parements peuvent s’adapter à toutes les cloisons quel que soit leur état. On peut encore améliorer leurs performances en augmentant l’épaisseur de la lame d’air située entre le parement et la paroi ou en mettant jusqu’à trois plaques de plâtre.
… et les planchers
Le but ? Réduire les bruits d’impact.
- Le revêtement de sol : il peut faire gagner 20 dB s’il est en plastique sur sous-couche, et 30 dB si c’est une moquette au revers caoutchouté ou sur une trame textile. Mais, en aucun cas, il ne réduit les craquements ou grincements d’un parquet. Sa performance acoustique est mesurée par l’indice Delta Lw, situé entre 10 et 35 dB : plus il est élevé, meilleure est l’isolation. Son épaisseur varie de quelques millimètres à plusieurs centimètres : parmi les plus écologiques, à noter le liège et le caoutchouc naturel.
- Le parquet flottant : désolidarisé du plancher et des murs, il atténue la transmission des vibrations sonores. Il est composé de lames en stratifié posées sur une sous-couche souple. Celles-ci s’emboîtent et se fixent entre elles par clipsage ; elles ne sont pas collées au sol. Certains parquets stratifiés ont une double sous-couche intégrée qui permet de réduire le bruit jusqu’à 19 dB
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Le double vitrage phonique
Le bruit passe là où passe l’air, d’où l’importance d’avoir de bonnes fenêtres étanches. Tous les vitrages n’assurent pas une isolation acoustique. Certains n’offrent qu’une isolation thermique. Mais il en existe qui assurent les deux : le thermique et le phonique. Vous les reconnaîtrez au label Acotherm. Un double vitrage épais peut faire gagner jusqu’à 35 dB. Plus une des vitres est épaisse, plus vous êtes isolé contre le bruit. Plus la lame d’air est épaisse, plus vous êtes isolé contre le froid. L’isolation acoustique s’exprime par un classement croissant AC de 1 à 4 (AC2 suffit pour un bruit extérieur moyen ; pour un fort, préférez AC4).
À noter : pour ne pas avoir de condensation, toute installation de fenêtres étanches au bruit doit être accompagnée de grilles d’entrée d’air ou d’un système de ventilation.
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Trois décibels de plus, c’est deux fois plus de bruit
Les niveaux de bruit ne se calculent pas de manière arithmétique, mais logarithmique. Ainsi, trois décibels de plus équivalent à multiplier l’intensité sonore par deux. 60 dB + 60 dB ne s’additionnent pas mais correspondent à 63 dB. Au contraire, trois décibels de moins diminuent de moitié le niveau du bruit. Cinq décibels de plus équivalent à trois fois plus de bruit, et dix de plus à dix fois plus. L’écart Sonore est faible pour des appareils peu bruyants mais important à partir de 60 dB.
Lave-vaisselle et décibels
- Moins de 42 dB : l’appareil ne fait pas de bruit.
- De 42 à 44 dB : il est silencieux.
- De 44 à 50 dB : il peut fonctionner de jour comme de nuit sans gêner,
- De 50 à 54 dB : à utiliser le jour de préférence.
- De 55 à 60 dB : : fermez la porte lorsqu’il fonctionne !
Bon à savoir sur l’isolation
Plus un matériau est lourd, plus il isole : une paroi en béton coulé a de meilleures propriétés acoustiques qu’un mur en brique creuse.
Les prises électriques situées contre un logement voisin peuvent laisser passer des bruits. La pose d’un joint de calfeutrement sur une porte ou une fenêtre peut faire gagner 5 dB. Si l’on arrive à comprendre la conversation émise chez les voisins, l’isolement du logement est inférieur à 40 dB. Le niveau sonore atteint par un gros chien qui aboie est de 113 dB.
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