Alors que les marchés immobiliers en France sont très instables, l’entrée en vigueur du diagnostic de performance énergétique n’a pas arrangé les choses. Connu par la majorité des acheteurs et des locataires, le DPE devient un paramètre essentiel qui peut faire baisser le prix d’un bien de plusieurs dizaines de milliers d’euros, particulièrement en Île-de-France.
Qu’est-ce que le DPE ?
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) permet de classer les logements de A à G en fonction de leurs caractéristiques énergétiques.
Un logement classé A est un bien dont les performances sont élevées, un logement classé G (nommé aussi passoires thermiques) est un bien très mal isolé.
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Que ce soit dans le cadre d’une vente ou d’une location, le DPE permet au futur acquéreur ou au locataire d’estimer en amont les travaux nécessaires pour améliorer la performance énergétique du bien en question. Lors de l’achat ou de la location d’un logement, le DPE influe donc sur son prix.
Chute des prix des passoires thermiques
Pour la vente d’un bien classé F ou G à Paris, « cela se traduit, pour un T3, à environ 70 000 euros de différence avec un logement classé D mis à prix à 720 000 euros. Ces différences s’expliquent par le fait que de plus en plus de gens connaissent le DPE et que vous êtes en plus sur un marché qui se contracte », explique au Parisien Philippe de Ligniville, patron du site d’annonces Bien’ici.
Les futurs propriétaires prennent donc en considération ce nouveau paramètre qui fait toute la différence.
Alors que certains futurs acquéreurs les évitent, d’autres, flairant le bon coup, se tournent vers les passoires thermiques en espérant en tirer un très bon prix à l’achat.
Les propriétaires montent au créneau
Pour faire face à cela, les propriétaires préfèrent ne plus vendre, ce qui impacte donc les ventes immobilières dans la capitale française.
« Entre les propriétaires qui décident de faire des travaux, ceux qui refusent de baisser leur prix, et ceux qui préfèrent payer une taxe de logement vacant plutôt que de louer ou de vendre, vous obtenez une baisse des transactions de – 23 % sur le dernier trimestre 2023 », détaille au Parisien Élodie Frémont, porte-parole des notaires du Grand Paris.
Depuis le mois de janvier 2023, le nombre de mises en vente a particulièrement baissé. « Les propriétaires préfèrent soit effectuer des travaux, soit, s’ils ne sont pas pressés, attendre que le marché reparte et que les règles autour du DPE se stabilisent », indique Thomas Lefebvre, directeur scientifique chez Se Loger, au Parisien.
Le marché locatif prend également un coup
De son côté, le marché locatif francilien est également impacté par le DPE. À partir du mois de janvier 2025, les logements classés G ne seront plus accessibles à la location.
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Si certains propriétaires de ces logements optent pour des travaux de rénovation énergétique pour gagner en performance, d’autres ont une solution plus radicale.
En effet, nombreux sont les propriétaires de biens classés G qui décident de les mettre en vente, ce qui fragilise davantage le marché locatif francilien.
Depuis janvier 2023, le nombre de logements destinés à la location a baissé de presque 50 % en Île-de-France. La capitale est donc la plus touchée, mais ailleurs aussi les chiffres sont là. Au niveau national, cette baisse est de près de 25 %.
Que ce soit à la vente comme à la location, les passoires thermiques ont ainsi fortement été impactées par la mise en place du diagnostic de performance énergétique (DPE). Dans un marché déjà très instable, le bras de fer entre les propriétaires et les futurs acquéreurs n’a jamais été aussi marqué.
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