Quand les températures chutent, et que le potager entre en dormance, on pourrait croire que le compost aussi prend des vacances. Et pourtant, même en hiver, notre bon vieux tas de déchets organiques continue son petit bonhomme de chemin. Certes, plus lentement, mais il reste bien vivant ! Alors que peut-on mettre dans son compost en hiver ? Et surtout, comment le chouchouter pour qu’il reste actif malgré le froid ? Allez, je vous explique tout ça avec quelques astuces que j’ai moi-même testées dans mon jardin.
Le fonctionnement du compostage au ralenti pendant l’hiver
Commençons par un petit rappel utile : le compost, c’est un écosystème vivant. Il repose sur l’activité de micro-organismes, de bactéries, de champignons, de vers et de petites bêtes qui décomposent nos déchets. Or, en hiver, tout ce petit monde fonctionne au ralenti dès que le thermomètre descend en dessous de 5°C. Sous zéro, ça ne s’arrête pas totalement, mais presque.
Résultat : la décomposition ralentit, les matières s’accumulent et si on n’y prend pas garde, le compost peut vite devenir un amas froid, humide et peu engageant. Pourtant, avec quelques ajustements simples, on peut continuer à composter tout l’hiver tout en préparant un terreau riche et prêt pour le printemps.
Les matières à privilégier dans le compost pendant l’hiver
Même en hiver, on produit des déchets compostables dans la cuisine. Le tout, c’est de bien choisir ce qu’on y met, et comment on le mélange. Voici ce que je vous recommande :
| Type de déchet | Exemples à composter en hiver | Conseils |
| Déchets de cuisine | Épluchures de légumes, marc de café, sachets de thé sans agrafe, coquilles d’œufs broyées | Coupez en petits morceaux pour faciliter la décomposition |
| Déchets bruns (riches en carbone) | Feuilles mortes, papier kraft, essuie-tout sans impression, sciure | Très importants en hiver pour équilibrer l’humidité |
| Petites tailles de jardin | Branches broyées, résidus de taille d’arbustes, herbes sèches | Préférez les broyats pour éviter les amas durs |
En revanche, évitez absolument d’ajouter des agrumes en grande quantité, du pain, ou encore des restes cuits en hiver : ils se décomposent mal par temps froid et peuvent attirer les rongeurs.
L’équilibre entre déchets verts et bruns en saison froide
S’il y a bien une règle à retenir pour réussir son compost d’hiver, c’est celle de l’équilibre. En hiver, l’humidité peut vite devenir problématique. Avec les pluies, la neige ou les restes de cuisine trop mouillés, on se retrouve avec une pâte compacte qui sent mauvais. Pour éviter ça, on mise sur les « déchets bruns » en quantité suffisante.
Personnellement, je garde toujours un sac de feuilles mortes séchées ou de paille sous la main. À chaque fois que je vide mon seau de cuisine, j’ajoute une couche sèche par-dessus. Cela absorbe l’excès d’humidité, aère le mélange et garde les micro-organismes heureux.
Les astuces pour garder un compost actif malgré le froid
Voici quelques suggestions pratiques pour que votre compost ne gèle pas sur place :
| Astuce | Détail |
| Choisir un bon emplacement | Idéalement à l’abri du vent et orienté sud ou sud-est pour profiter du soleil |
| Isoler le compost | On peut entourer son bac avec des cartons, des palettes ou même une vieille couverture pour limiter le gel |
| Retourner de temps en temps | Même en hiver, aérer permet d’éviter la compaction et favorise une meilleure oxygénation |
| Créer un “noyau chaud” | En empilant les déchets au centre et en les recouvrant de feuilles, on concentre la chaleur à l’intérieur |
| Préparer un deuxième bac | L’un pour le repos (maturation), l’autre pour les apports frais, histoire de mieux gérer les cycles |
Les erreurs courantes à éviter en hiver
Il y a quelques pièges classiques dans lesquels on tombe facilement, surtout quand on débute :
| Erreur | Conséquence | Solution |
| Trop de déchets humides | Odeurs, pourrissement | Ajouter systématiquement du brun sec |
| Trop peu d’apports | Compost qui se dessèche | Continuer à nourrir régulièrement, même par petits ajouts |
| Oubli du brassage | Compost qui s’étouffe | Un petit coup de fourche par mois suffit |
| Utilisation d’un bac non aéré | Mauvaise circulation de l’air | Choisir un composteur avec des trous ou le fabriquer soi-même |
Le petit bonus : compost en appartement ou en intérieur ? C’est possible aussi !
Si vous n’avez pas de jardin ou que vous craignez les aléas de l’hiver, sachez qu’il existe des solutions d’intérieur. Le lombricomposteur, par exemple, est parfait pour les appartements. Il fonctionne grâce à des vers rouges qui n’aiment ni le gel ni la lumière, donc autant dire qu’ils se sentent bien chez vous !
Autre option : le bokashi, un composteur de cuisine fermentant les déchets grâce à des micro-organismes efficaces. Pratique, propre, et sans odeur, il permet de gérer ses biodéchets même en hiver, et produit un jus riche pour les plantes d’intérieur.
Une transition joyeuse vers un printemps fertile
Voilà, l’hiver n’est plus une excuse pour abandonner le compost ! Avec un peu d’astuce, quelques gestes simples et beaucoup de passion, on peut transformer même les mois les plus froids en période fertile ou presque. Et quelle satisfaction, au retour du printemps, de retrouver un compost prêt à enrichir nos semis, nos carrés de potager ou nos rosiers.
Et entre nous, quel plaisir de voir cette matière vivante évoluer malgré le froid ! Allez, sortez vos fourches, vos seaux et vos feuilles mortes, l’aventure du compost ne s’arrête jamais, même quand il neige !











