Ce facteur est capital pour la croissance. En effet, toutes les plantes renferment une grande quantité d’eau qui peut atteindre 90% du poids total pour les plantes herbacées, qui en consomment de 300 à 500 grammes par transpiration pour constituer seulement un gramme de matière sèche.
On doit noter que l’élimination de l’eau, par transpiration et par évaporation, au niveau des organes aériens, chez les végétaux chlorophylliens, est variable suivant l’intensité lumineuse, la chaleur et l’humidité.
L’étude du facteur « eau » conduit donc à examiner deux principaux problèmes celui de l’eau dans le sol et celui de l’eau dans l’atmosphère, c’est-à-dire le problème de l’humidité relative ou degré hygrométrique.
Problèmes que pose l’eau dans le sol
Au-dessous d’un certain seuil variable selon les espèces, l’insuffisance d’eau dans les sols provoque un flétrissement du feuillage, puis la mort si la teneur normale de l’eau n’est pas rétablie dans les plus brefs délais.
Le seuil d’insuffisance est d’autant plus vite atteint que les espèces exigent un pourcentage élevé d’humidité souterraine. C’est le cas des espèces des genres Astilbe, Convallaria, Lythrum Salicaria (salicaire).
Au contraire, certaines espèces ne peuvent supporter, en permanence, un sol humide. C’est le cas des plantes de la famille des Cactacées et de quelques espèces du genre Pelargonium (notamment Pelargonium zonale).
En culture de plein air, la plupart des plantes ornementales dépérissent plus par manque d’eau que par excès d’humidité, surtout lorsqu’il s’agit de plantes cultivées en pot et placées en terre de bruyère.
L’eau existant dans le sol ne sert jamais totalement à l’alimentation des plantes. En effet, les sols ne cèdent une partie de l’eau qu’ils renferment que dans la mesure où ils disposent d’un certain pourcentage d’humidité, ce qui correspond au point de flétrissement des végétaux cultivés. Ainsi, pour la tourbe, le pourcentage d’humidité préalable doit être de l’ordre de 40% de son poids alors qu’il ne doit être que de 8% pour les terres de consistance argileuse et de 3% pour le sable fin.
Le point de flétrissement des plantes dépend donc plus de la nature du sol que de l’espèce cultivée.
Dispositions à prendre pour remédier aux insuffisances d’eau dans le sol
L’arrosage est le seul moyen qui permette d’y remédier. S’il est assez facile, par l’examen du feuillage, de déceler à quel moment une plante a besoin d’être arrosée, il est assez difficile de déterminer la quantité d’eau exigée par le sol de culture et d’indiquer la fréquence des arrosages à observer, la rapidité d’assèchement des sols étant variable selon la température, l’intensité lumineuse, le degré hygrométrique de l’air ambiant et ses remous.
L’arrosage ayant pour but de restituer au sol de culture l’eau éliminée, sa fréquence et son intensité doivent être d’autant plus grandes que la température et l’intensité lumineuse sont plus élevées, que le degré hygrométrique est plus bas et que les remous atmosphériques sont plus grands.
On notera que les espèces à feuilles épaisses et charnues qui renferment dans leurs tissus de grandes réserves d’eau peuvent utiliser cette eau au fur et à mesure de leurs besoins et réclament des arrosages moins fréquents et moins intenses ; ces végétaux sont appelés plantes grasses. Les plantes à feuillage de couleur terne ou blanchâtre, duveteux ou assorti d’épines présentent des exigences comparables à celles des plantes grasses.
La fréquence et l’abondance des arrosages doivent aller de pair avec l’intensité végétative ; ils doivent être plus nombreux et plus copieux au printemps qu’à la fin de l’été car, au printemps, on assiste à un accroissement du système radiculaire et du système aérien, ce qui augmente les capacités d’absorption, cette augmentation étant assortie d’un accroissement des capacités d’élimination.
En plus des signes de flétrissement du feuillage, le besoin d’arrosage se révèle particulièrement pressant pour les plantes cultivées en pot lorsque, à l’arrosage, l’eau traverse rapidement le mélange terreux, ce qui indique que les espaces interstitiels entre les molécules se sont agrandis sous l’effet de la sécheresse.
Un autre signe, facile à déceler, du besoin d’arrosage, réside dans la décoloration en surface des sols (tons gris ou blanchâtres).
Il faut éviter que le sol de culture se trouve en état permanent d’humidité, ce sol devant présenter au maximum un état de fraîcheur marqué. Il importe que, entre deux arrosages, le mélange terreux puisse se ressuyer, c’est-à-dire retrouver pendant une courte période une sécheresse relative.
La meilleure eau est l’eau de pluie. On peut utiliser l’eau du robinet, mais celle-ci présente l’inconvénient d’être toujours plus ou moins calcaire, ce qui est préjudiciable aux espèces calcifuges, c’est-à-dire redoutant le calcaire, ainsi qu’à celles devant être cultivées en terre acide (terre de bruyère). Parmi ces espèces on peut citer celles de la famille des Fougères ou des genres Azalea (azalée), Cyclamen, Ficus, Hydrangea (hortensia).
Pour ces espèces, si l’eau du robinet comporte un pourcentage excessif de calcaire, l’on peut, s’il s’agit de plantes de petite taille et si le nombre de plantes n’est pas trop important, utiliser une eau minérale du type neutre, qualifiée de naturelle.
Pour les espèces en pot exigeant un mélange terreux à base de terre de bruyère qui demande toujours un temps plus ou moins long pour se gorger d’eau, plutôt que d’attendre plusieurs heures que le sol soit complètement arrosé, on procédera à un arrosage par immersion, c’est-à-dire que l’on trempera chaque pot dans un récipient jusqu’à ce que l’eau affleure le niveau supérieur du sol.
Pour les espèces à feuillage délicat et, principalement, pour les plantes molles, on évitera de mouiller le feuillage, l’eau stagnant sur les feuilles risquant de les faire pourrir.
Les pots et bacs dits à arrosage automatique que l’on trouve dans le commerce, permettent aux amateurs qui craignent de ne pouvoir arroser leurs plantes d’une manière régulière, de leur enlever ce souci ; de même à ceux qui s’absentent à l’époque des vacances.
Problèmes que pose l’eau dans l’atmosphère
Ces problèmes sont liés aux besoins qu’ont les végétaux de trouver dans l’air ambiant une certaine humidité relative (degré hygrométrique). Pour les plantes de balcon et de terrasse, étant donné qu’il s’agit de végétaux cultivés en plein air, les problèmes posés par l’humidité atmosphérique ne peuvent être que secondaires si le sol présente une teneur en eau satisfaisante.
Exigences des plantes de balcon vis-à-vis du facteur
Ce n’est que dans la mesure où les balcons ont une exposition les privant des eaux de pluie qu’il convient de fournir aux plantes des arrosages comme pour les plantes en appartement. Toutefois, les plantes de balcon ont une transpiration généralement beaucoup plus faible, ce qui fait que les prélèvements d’eau qu’elles effectuent dans le sol sont également plus faibles et que la nécessité des arrosages diminue d’autant, sauf durant l’été.
Dans la mesure où l’excédent d’eau peut être évacué sans difficulté, on peut utiliser l’arrosoir à pomme fine (arrosoir de serre) sans avoir, comme pour les plantes d’appartement, à se préoccuper de la température de l’eau. Il est préférable, cependant, d’utiliser une eau à la température de l’atmosphère pendant la belle saison.
Exigences des plantes de terrasse vis-à-vis du facteur eau
Les plantes de terrasse pouvant bénéficier des eaux de pluie, leur comportement vis-à-vis du facteur eau est donc identique à celui des végétaux de plein air.
Le complément en eau ne doit être fourni que si la pluie se révèle insuffisante en quantité ou en périodicité et si les plantes et le sol manifestent les signes d’un besoin d’eau tels que flétrissement des feuilles ou sécheresse du sol.
Les conditions à observer pour l’arrosage des plantes de terrasse cultivées en récipients sont les mêmes que pour les plantes de balcon.
Pour les plantes cultivées en pleine terre dans la partie centrale de la terrasse, il est possible de régler à volonté le débit d’arrosage en pluie fine en utilisant un petit tourniquet hydraulique, ce qui permet des bassinages lorsque la température devient excessive.
À lire aussi :
- Le facteur sols de culture et éléments nutritifs de complément
- L’importance de la lumière pour la croissance des plantes ornementales
- Le facteur air : un facteur clé pour le développement des plantes ornementales
- Le facteur chaleur pour les plantes de balcon et de terrasse