Le mois d’août, entre chaleur estivale et récoltes généreuses, est un moment-clé pour quiconque cultive un potager. Si, comme moi, vous avez les mains pleines de tomates, courgettes, fanes de carottes et feuilles de salades un peu fatiguées, vous savez à quel point les déchets s’accumulent vite. Mais au lieu de les considérer comme un fardeau, pourquoi ne pas en faire une ressource précieuse ? Le compostage estival est l’occasion rêvée de transformer ces déchets verts en véritable or noir pour la terre. Et croyez-moi, il n’y a rien de plus gratifiant que de nourrir la terre avec ce qu’elle nous a donné.
Un bon équilibre pour un compost efficace
Quand on parle de compost, la règle d’or est toujours la même : équilibre entre les matières vertes (azotées) et les matières brunes (carbonées). En août, notre potager déborde de matières vertes : fanes de légumes, feuilles de chou, restes de fruits trop mûrs, épluchures. Toutes riches en azote, elles sont indispensables à la fermentation, mais peuvent aussi rendre le compost trop humide et malodorant si elles ne sont pas bien équilibrées.
Personnellement, j’ajoute régulièrement des matières brunes : feuilles mortes récupérées en lisière de bois, brindilles, paille, carton non imprimé découpé en petits morceaux. Cela permet d’absorber l’humidité, d’aérer le tas et d’éviter les mauvaises odeurs. On peut aussi stocker des sacs de feuilles mortes dès l’automne pour en disposer tout au long de l’année.
Les gestes essentiels pour un compost d’été réussi
L’été, le compost a tendance à sécher rapidement. Une erreur que j’ai faite à mes débuts, c’est de ne pas surveiller l’humidité de mon compost pendant les grosses chaleurs. Résultat : un compost qui ne « travaille » plus. Aujourd’hui, j’arrose légèrement mon tas quand je vois qu’il devient trop sec. La bonne humidité ? Celle d’une éponge essorée, ni plus, ni moins.
L’autre astuce que j’utilise, c’est de retourner le compost toutes les deux semaines. Cela permet de bien mélanger les matières, de favoriser une décomposition homogène et surtout, d’oxygéner l’ensemble. Un compost bien aéré chauffe mieux, travaille plus vite, et produit un humus de qualité.
Les déchets de potager à composter (et ceux à éviter)
Voici un tableau pratique que je garde toujours sous la main pour éviter les erreurs :
| Déchets à COMPOSTER en août | Déchets à ÉVITER dans le compost |
| Fanes de carottes, betteraves, radis | Feuilles malades (risque de propagation) |
| Épluchures de courgettes, tomates | Restes de viande, poissons, produits laitiers |
| Coquilles d’œufs écrasées | Agrumes en trop grande quantité |
| Feuilles de salade flétries | Mauvaises herbes en graines |
| Marc de café et sachets de thé | Bois traité ou verni |
En ce moment, j’ajoute aussi pas mal de tiges de haricots, de feuilles de poireaux, et les restes des épis de maïs. Tous ces déchets se décomposent très bien, à condition d’être coupés en petits morceaux.
D’autres idées pour enrichir son compost
En août, on peut faire preuve de créativité pour booster son compost :
- Le purin d’ortie restant : s’il en reste un fond dans le tonneau, je le verse sur le compost pour activer la décomposition.
- Les cendres de bois (en petite quantité) : parfaites pour enrichir le compost en potasse.
- Le marc de café : je le récupère même chez mon voisin boulanger, il en a toujours trop !
- Les cheveux et poils d’animaux (non traités) : riches en azote, à saupoudrer entre deux couches.
- Les mauvaises herbes fraîchement arrachées (sans graines) : un bon apport vert si elles sont jeunes.
Des invités indispensables dans la réussite du compost: micro-organismes et insectes
En observant de près mon compost, je suis fascinée par la vie qu’il abrite. Cloportes, vers de fumier, collemboles et autres petits insectes œuvrent dans l’ombre pour transformer nos déchets en terreau fertile. Pour favoriser leur présence, on peut installer le compost à l’ombre, au contact direct du sol, et éviter de le couvrir hermétiquement.
Certains ajoutent même un peu de compost mûr à leur nouveau tas pour « ensemencer » les micro-organismes. Je le fais de temps en temps, surtout quand je démarre un nouveau bac.
Des outils et astuces pour mieux composter en été
| Outil ou astuce | Utilité |
| Fourche ou aérateur de compost | Pour retourner sans se casser le dos |
| Filet anti-nuisibles | Évite les intrusions de rats ou chats |
| Tamis à compost | Pour séparer le compost mûr des gros morceaux |
| Seau compost de cuisine | Pratique pour collecter les déchets au fil de la journée |
| Thermomètre à compost | Pour surveiller la montée en température du tas |
Et maintenant, que faire de ce compost estival ?
En général, le compost lancé en août sera prêt au printemps suivant, juste à temps pour les nouveaux semis. J’aime l’utiliser pour enrichir les planches de culture, pailler les pieds de rosiers ou même nourrir mes jeunes arbres fruitiers. On peut aussi en garder un peu pour faire un thé de compost, un engrais liquide maison hyper efficace.
Envie de mettre les mains dans la terre ? Essayez le compost de saison !
Il n’y a pas de secret : plus on observe la nature, plus elle nous enseigne ses cycles et ses astuces. Le compostage estival, c’est l’art de recycler les excès de l’été pour nourrir les promesses du printemps. Que l’on soit débutant ou expérimenté, transformer ses déchets de potager en or noir, c’est un geste à la fois écologique, économique et profondément gratifiant.
Alors, prêt·e à créer votre terreau maison ? Partagez vos astuces de compostage ou vos petits ratés en commentaire, et cultivons ensemble un jardin plus vivant et plus durable.
