Avec la disparition progressive des haies, des vieux arbres et des zones sauvages, la petite faune de nos campagnes et de nos jardins peine à trouver des refuges pour se nourrir, se reproduire ou simplement se protéger. En tant que jardinière passionnée, j’ai découvert que même un petit espace vert peut devenir un véritable sanctuaire pour les animaux si on leur offre quelques abris bien pensés. Et si on construisait ensemble un jardin aussi accueillant pour les hérissons que pour les papillons ? Je vous partage ici mes astuces DIY préférées pour créer un refuge durable et plein de vie.
Le hérisson, un allié précieux à protéger
Le hérisson est un grand ami du jardinier. Il dévore limaces, insectes nuisibles et escargots, et pourtant, ses abris naturels se raréfient. Pour l’accueillir, j’ai fabriqué un abri en bois de récupération, assez large pour qu’il puisse y entrer et s’y sentir en sécurité, mais avec une ouverture trop petite pour les prédateurs comme les chiens ou les renards.
Il suffit d’utiliser :
- Une caisse en bois ou des planches assemblées,
- Un toit légèrement incliné (pour l’écoulement de l’eau),
- Un tunnel d’entrée de 12 à 15 cm de diamètre,
- Et une couverture de feuilles mortes ou de paille à l’intérieur.
Installez l’abri dans un coin tranquille du jardin, à l’abri du vent et à l’ombre. Et surtout : pas de plastique, ni de produits chimiques autour.
L’abri à insectes, un hôtel cinq étoiles pour pollinisateurs
Les insectes auxiliaires, comme les abeilles solitaires, les coccinelles ou les syrphes, jouent un rôle clé dans le maintien de la biodiversité. En créant un hôtel à insectes, on leur offre un lieu pour se reproduire et hiberner.
Voici quelques matériaux que j’utilise pour les différentes « chambres » :
- Bûches percées de trous pour les abeilles solitaires,
- Pommes de pin pour les perce-oreilles,
- Tiges creuses de bambou pour les guêpes maçonnes,
- Paille ou foin pour les coccinelles.
Le tout est assemblé dans une vieille caisse à vin, solidement fixée à un mur ensoleillé, de préférence à 1 mètre du sol. On peut même y ajouter une toiture végétalisée pour plus de charme !
Les refuges pour oiseaux et chauves-souris, des alliés contre les ravageurs
Les mésanges raffolent des chenilles et les chauves-souris consomment des centaines de moustiques par nuit. Il est donc judicieux de leur offrir un abri bien adapté. Pour les oiseaux, je fabrique des nichoirs selon les espèces ciblées (mésanges, rouges-gorges, etc.) avec :
- Du bois non traité,
- Une entrée circulaire adaptée au gabarit (environ 25 mm pour les mésanges),
- Un toit incliné amovible pour faciliter le nettoyage.
Pour les chauves-souris, on privilégie une boîte verticale et étroite, avec une fente inférieure de 2 cm. Je l’accroche à au moins 3 mètres de hauteur, sur un mur orienté sud-est, pour capter le soleil du matin.
Le compost, un refuge inattendu mais essentiel
Ce que beaucoup ignorent, c’est que le compost, en plus de transformer nos déchets organiques, abrite une vie microbienne foisonnante et de nombreux insectes. Et qui dit insectes, dit nourriture pour les oiseaux et hérissons.
Je veille à y intégrer :
- Des déchets de cuisine (épluchures, marc de café…),
- Des feuilles mortes et du carton brun,
- Et parfois quelques morceaux de bois pour offrir des cachettes aux carabes et mille-pattes.
Le tas de bois et de pierres, un havre pour la biodiversité
Dans un coin du jardin, je laisse un tas de branches mortes et de pierres plates. Ce décor apparemment négligé devient vite un micro-écosystème pour les lézards, les orvets, les crapauds ou les insectes xylophages. L’idéal est de varier les essences de bois, et d’intégrer des cavités entre les pierres.
Tableau récapitulatif des abris DIY pour la faune locale
| Type d’abri | Faune accueillie | Matériaux à utiliser | Emplacement idéal |
| Abri à hérissons | Hérissons | Bois, paille, feuilles mortes | Coin ombragé, au calme |
| Hôtel à insectes | Abeilles, coccinelles, etc. | Bambou, bois percé, foin, pommes de pin | Mur ensoleillé, à 1 m du sol |
| Nichoirs à oiseaux | Mésanges, rouges-gorges | Bois non traité | Arbres ou murs, à l’abri du vent |
| Refuges à chauves-souris | Chauves-souris | Bois, sans perchoirs intérieurs | Haut mur orienté sud-est |
| Compost naturel | Insectes, microfaune | Déchets organiques, feuilles, bois | Zone ombragée, bien aérée |
| Tas de bois/pierres | Lézards, amphibiens | Branches mortes, pierres plates | Zone sauvage, peu fréquentée |
Une dernière touche pour celles et ceux qui aiment expérimenter
On peut aller encore plus loin ! Pourquoi ne pas semer une prairie fleurie locale, installer un petit point d’eau (même une soucoupe à oiseaux suffit), ou encore créer un « mur vivant » avec des plantes grimpantes et des cavités pour les insectes ? Personnellement, j’aime aussi intégrer des plantes aromatiques comme la lavande ou le thym, très appréciées des pollinisateurs.
Et puis, rien n’empêche d’inventer ses propres designs ! J’ai récemment bricolé un mini-abri en terre cuite renversé, recouvert de mousse. Le résultat ? Une œuvre d’art végétale et un coin d’ombre frais pour les crapauds.
Jardiner avec la faune, c’est apprendre à observer, à écouter, à ralentir. En rendant nos jardins plus accueillants pour les petits habitants souvent invisibles, on redonne un peu de souffle à une biodiversité qui en a cruellement besoin. Alors, à vous de jouer ! Partagez vos créations, testez de nouvelles idées, transformez votre potager en havre de vie. La nature vous le rendra au centuple, en couleurs, en chants et en mouvements.
