Et si je vous disais qu’il existe une manière simple, apaisante et enrichissante de profiter pleinement de cette période ? Créer un herbier d’automne. Je vous emmène dans les pas feutrés des balades en forêt, des après-midis créatifs au chaud, et de l’observation attentive du vivant. Que vous soyez passionné de jardinage, amoureux des fleurs, défenseur de la biodiversité ou juste curieux de tester une nouvelle activité, suivez-moi, on va presser de la poésie entre les pages.
La magie de l’automne, une saison idéale pour débuter un herbier
L’automne est probablement la saison la plus généreuse pour récolter de quoi garnir un herbier. Les arbres se parent de teintes chaudes, les fleurs sauvages s’épanouissent une dernière fois, et les fruits et graines tombent à portée de main.
C’est aussi le moment parfait pour observer les cycles naturels : la chute des feuilles, la transformation des plantes, la dispersion des graines. Créer un herbier en cette saison, c’est un peu comme capturer un instant magique de la nature avant son grand sommeil hivernal.
Le matériel nécessaire pour se lancer sans prise de tête
Pas besoin d’investir dans du matériel de pro ! Voici ce qu’il vous faut pour débuter en douceur :
| Équipement | Utilité |
| Un carnet ou des feuilles de papier blanc épais | Pour coller ou classer vos trouvailles |
| Une presse à plantes (ou des gros livres et du papier journal) | Pour faire sécher vos feuilles et fleurs |
| Du papier absorbant (type sopalin ou buvard) | Pour éviter l’humidité dans la presse |
| De la colle ou du masking tape | Pour fixer délicatement les éléments |
| Un stylo fin ou un feutre noir | Pour noter le nom, la date, le lieu de cueillette |
| Une loupe et une appli d’identification (type PlantNet) | Pour apprendre à reconnaître les espèces |
Petit conseil perso : optez pour un carnet avec des anneaux, plus pratique pour ajouter ou retirer des pages au fur et à mesure.
La cueillette : un moment de reconnexion à la nature
C’est l’étape la plus sensorielle. Enfilez des chaussures confortables, emportez un panier ou une pochette, et partez à la rencontre des trésors d’automne : érables aux feuilles rouges, fougères brunissantes, cynorrhodons éclatants, chênes et leurs glands, tiges sèches d’ombellifères.
L’idéal est de récolter des éléments propres, secs et en bon état. Et, évidemment, on cueille avec respect : jamais une espèce protégée, pas plus que ce dont on a besoin, et toujours en laissant la plante mère intacte.
Le séchage : une étape délicate mais essentielle
Une fois rentrée, on évite de tout coller directement dans l’herbier. Il faut d’abord sécher les éléments pour qu’ils ne moisissent pas.
Disposez-les entre deux feuilles de papier absorbant, puis insérez le tout dans une presse (ou un gros dictionnaire si vous n’avez pas de presse officielle). Laissez sécher au moins une semaine, voire deux selon l’épaisseur.
Attention : certaines plantes, comme les baies ou les champignons, ne se prêtent pas bien au séchage à plat. Dans ce cas, vous pouvez les dessiner, les photographier, ou en faire une fiche descriptive.
La mise en page : l’art de raconter la nature
Quand tout est bien sec, il est temps de passer à l’assemblage. Disposez vos végétaux sur la page de manière esthétique mais aussi lisible. Pensez à l’équilibre visuel : une grande feuille par page, ou un petit bouquet thématique (par exemple, « feuillages rouges », « graines de forêt », etc.).
Ajoutez vos annotations : le nom vernaculaire et le nom latin si vous le connaissez, la date, le lieu, éventuellement un petit mot sur le contexte (« Trouvée lors d’une balade en forêt de Fontainebleau sous une pluie fine »).
L’idée, ce n’est pas de faire un herbier scolaire rigide, mais un carnet vivant, personnel, presque intime.
Les variantes créatives pour aller plus loin
L’herbier classique, c’est un bon départ, mais pourquoi ne pas y injecter un peu de fantaisie ? Voici quelques idées pour personnaliser votre projet :
| Idée créative | Description |
| Un herbier sensoriel | Ajoutez des étiquettes avec vos impressions : l’odeur, la texture, le bruit des feuilles sous les pieds. |
| Un herbier-photo | Intégrez des photos des lieux de cueillette, des paysages d’automne, ou de vous en pleine récolte. |
| Un herbier-poème | Associez chaque page à quelques vers, un haïku, ou une citation inspirante sur la nature. |
| Un herbier-potager | Rassemblez les feuilles, tiges et graines des légumes de saison : poireaux, chou kale, betteraves pour garder trace de votre jardin. |
| Un herbier-écolo | Notez l’état de la biodiversité locale, les plantes envahissantes, les pollinisateurs observés, etc. |
Un trésor à partager ou à transmettre
Un herbier d’automne, ce n’est pas seulement une collection de feuilles mortes. C’est une trace, un témoignage de votre lien avec la nature. Il peut devenir un journal de saison, un outil pédagogique pour les enfants, un carnet de souvenirs de balades entre amis ou en famille.
Et si vous avez des enfants, c’est une activité magique à partager ensemble. On peut même faire un herbier collectif en famille ou entre voisins. À la clé : émerveillement, découvertes et discussions passionnées sur « cette feuille en dentelle trop belle ! ».
Et maintenant, à vos carnets !
Créer un herbier d’automne, c’est un peu comme mettre la saison en bouteille. On y glisse ses trouvailles, mais aussi un peu de son regard, de son humeur, de son histoire. C’est une activité simple, accessible à tous, qui fait du bien à l’âme et reconnecte doucement au rythme des saisons.
Et qui sait, peut-être qu’au printemps, vous aurez envie de recommencer ? Laissez votre herbier évoluer au fil des saisons, ajoutez-y des graines, des pétales, des pensées. Faites-en votre compagnon de route végétal, un petit refuge poétique dans un monde qui court trop vite.
Alors, prêt·es à presser un bout d’automne entre vos pages ? Partagez vos trouvailles, vos idées et vos herbiers avec d’autres curieux de nature. On a tous à apprendre les uns des autres.











