Quand on gratouille un peu la terre, on les voit souvent onduler et disparaître en un clin d’œil : les vers de terre. Et pourtant, ces petits êtres gluants et discrets sont parmi les plus fidèles alliés du jardinier, surtout à cette période charnière de l’année. Si vous ne les avez jamais considérés autrement que comme des bestioles rampantes, il est temps de changer de regard.
Le travail silencieux des vers de terre dans la fertilité des sols
À l’approche de l’automne, le sol commence à se reposer. Mais sous la surface, les vers de terre ne chôment pas. En creusant leurs galeries, ils aèrent naturellement le sol, ce qui facilite l’infiltration de l’eau et l’oxygénation des racines. Mieux encore : en ingérant les matières organiques, ils les transforment en humus riche, un véritable or noir pour vos cultures.
Et en novembre, leur activité est intense : la température est encore douce, les pluies ramollissent le sol, et les débris végétaux tombent en quantité. Un terrain de jeu idéal pour eux et une aubaine pour nous ! Leurs déjections, appelées turricules, sont remplies de nutriments immédiatement assimilables par les plantes.
Astuce de jardinière : si vous voyez de petits monticules sombres à la surface de la terre, ne les écrasez pas : ce sont des turricules. Vous pouvez même les récolter et en saupoudrer autour des jeunes plants ou dans vos jardinières.
La protection naturelle qu’ils offrent contre les maladies et l’érosion
Ce qu’on sait moins, c’est que les vers de terre participent activement à la santé globale de l’écosystème souterrain. En fragmentant les matières mortes, ils limitent le développement de champignons pathogènes. Leur action favorise également une flore microbienne bénéfique, qui protège naturellement les racines.
Et ce n’est pas tout : leurs galeries stabilisent le sol. Résultat ? Moins d’érosion, une meilleure rétention d’eau, et une structure qui résiste mieux aux aléas climatiques, notamment les pluies abondantes de septembre.
Conseil de saison : évitez de retourner votre terre trop profondément. Utilisez plutôt une grelinette pour ameublir sans perturber l’écosystème souterrain. Les vers vous remercieront (silencieusement, mais sûrement).
Le rôle des vers de terre dans le compostage maison
Si vous avez un composteur au fond du jardin, vous hébergez peut-être déjà une colonie de vers de compost (Eisenia fetida, pour les intimes). Ces cousins des vers de terre classiques raffolent des déchets organiques : épluchures, marc de café, feuilles mortes. Ils accélèrent la décomposition de façon spectaculaire.
Et en novembre, c’est le moment idéal pour relancer ou enrichir votre compost. Entre la taille des vivaces, les restes du potager et les premières feuilles mortes, vous avez une abondance de matière brune et verte à leur offrir.
| Déchets à privilégier | À éviter dans un compost à vers |
| Épluchures de légumes | Agrumes en grande quantité |
| Marc de café | Produits laitiers |
| Feuilles mortes | Viandes et poissons |
| Cartons bruns déchiquetés | Plantes malades |
Suggestion écologique : vous pouvez aussi démarrer un lombricomposteur d’intérieur si vous êtes en appartement. Discret, sans odeur, et très pédagogique pour les enfants comme pour les grands.
Des gestes simples pour attirer et garder les vers de terre
Vous l’aurez compris, ces petits êtres sont des alliés de choix. Mais comment les inciter à s’installer durablement chez vous ? Voici quelques pratiques simples à adopter :
| Bonnes pratiques au jardin | Effets positifs |
| Paillage régulier | Crée un habitat humide et nourrissant |
| Ajout de compost mûr | Source de nourriture pour les vers |
| Limitation du bêchage | Préserve les galeries et les micro-organismes |
| Plantation de couverts végétaux | Protège le sol et nourrit les vers |
| Éviter les pesticides chimiques | Protège la biodiversité du sol |
Idée futée : plantez de la phacélie ou du trèfle incarnat comme engrais vert. Non seulement ça attire les pollinisateurs, mais ça plaît aussi beaucoup aux vers de terre quand on les fauche et les laisse en paillis.
Et si on apprenait à mieux vivre avec les vers de terre ?
Jardiner, ce n’est pas simplement planter des graines. C’est aussi créer un équilibre, une symbiose avec tout ce qui vit sous nos pieds. Les vers de terre sont là, discrets mais essentiels. Ils redoublent d’activité : profitons-en pour les observer, les chouchouter, et surtout, les remercier.
Ils ne paient pas de mine, c’est vrai. Mais sans eux, nos sols seraient stériles, compactés, épuisés. Ils sont les jardiniers invisibles de la biodiversité, et il serait grand temps de leur faire une place d’honneur dans notre façon de cultiver.
À vous de jouer : jardinez avec les vers, pas contre eux !
Vous avez peut-être déjà croisé un ver de terre ce matin sans y prêter attention. Et si, la prochaine fois, vous lui disiez merci ? En novembre, le jardin se transforme doucement, les cycles s’achèvent, mais les vers de terre, eux, restent à l’œuvre. Pour les passionnés de jardinage, de permaculture, ou même de simple potager de balcon, c’est le moment parfait pour repenser ses pratiques et faire une vraie place au vivant, petit ou grand.
Alors, vous commencez quand votre club VIP des vers de terre ?
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