Vos volets en bois sont défraichis, vous souhaitez leur redonner de la couleur et de l’éclat, mais il faut d’abord les décaper. Et là, c’est la panique ! Vous ne savez pas par où commencer, comment vous y prendre, si vous devez faire appel ou non à un professionnel et combien ça va vous coûter ? Pas de problème, nous allons tout vous expliquer, étape par étape. Dégonder ses volets, les méthodes pour les décaper et le prix de l’opération, voici les thèmes abordés dans cet article.
Première étape avant de décaper : retirer ses volets en bois
La première chose à savoir, c’est qu’il est préférable d’être deux lors de cette opération, surtout quand il s’agit des volets de l’étage. La première personne se positionne sur l’échelle et dégonde les volets, la deuxième est à l’intérieur, elle récupère le volet, et le rentre dans la maison. En effet, il est plus prudent de descendre les volets par la maison que par l’échelle.
Quand vous les dégondez, faites attention à votre posture pour ne pas prendre le risque, sous le poids du volet, de partir en arrière. Vous aurez bien sûr ouvert votre volet de l’intérieur. Soulevez-le légèrement en le poussant du bas et à la verticale. Faites-le jouer en rotation, de cette manière, les charnières quittent leur logement plus facilement, le geste est le même que dans le cas des portes. Enlevez-le de ses gonds.
Notre conseil
Il est plus prudent pour les volets à l’étage surtout si votre maison est haute, d’opter pour un échafaudage. Vous pouvez en louer un pour l’occasion. Cela ne vous empêche pas d’assurer votre sécurité correctement.
Une fois le volet dégondé, posez-le sur des tréteaux bien à plat sur un terrain stable. Les parties métalliques peuvent être peintes ou traitées afin de les protéger de la rouille.
Les différentes méthodes et étapes pour décaper un volet en bois
Choisir la méthode pour décaper efficacement ses volets tout en préservant le bois dépend essentiellement de l’essence du bois concerné, de la façon, dont se présente sa surface, plutôt plane ou travaillée en relief, du budget, dont vous disposez, ainsi que des finitions que vous envisagez. Il faut savoir que toutes les propositions de décapage ont leurs limites, leurs avantages et leurs inconvénients. Voici les différentes options, dont vous pouvez profiter :
Le décapage manuel
On parle dans ce cas précis du ponçage. Si vous effectuez le ponçage vous-même, fixez correctement votre volet sur les tréteaux. Ensuite préparez tout le matériel nécessaire :
- Une ponceuse avec patin et disque abrasif, papier abrasif grain fin, autour de 240, grain moyen, 120 et gros grain 60 environ.
- Un masque de protection.
- Une balayette.
Notre conseil
La ponceuse à bande est plus agressive que la ponceuse à disque ou patin
La réalisation du ponçage demande plusieurs étapes :
Tout d’abord vos volets doivent être disposés à l’abri de l’humidité, votre visage, vos yeux et vos mains doivent être protègés de toute éventuelle projection.
- Commencez avec le plus gros grain afin de nettoyer grossièrement le bois.
- Ensuite utilisez le grain moyen et surtout poncez toujours dans le sens du bois, c’est-à-dire dans la hauteur du volet, la plupart du temps.
- Enfin, terminez avec un grain fin, pour lisser la surface du bois qui ne présentera plus aucun défaut.
- Enlevez à l’aide d’une balayette toutes les poussières de bois qui se sont déposées.
Notre conseil
Pour plus de confort, optez pour une ponceuse intégrant un système d’aspiration qui permet au fur et à mesure d’ôter tous les débris de bois et les poussières.
Les artisans du bois et les puristes préfèrent largement le ponçage manuel à la main qui demande plus de temps et d’effort, mais qui préserve le bois. Les différents ponçages sont respectés avec gros grain pour enlever toute trace de peinture, lasure et vernis. Ensuite, comme à la ponceuse électrique, un grain moyen, puis fin, seront utilisés. Cette méthode est très efficace pour le relief, les bords, les angles…
Attention
Dans les deux cas, il est judicieux d’effectuer le ponçage à l’extérieur, en raison de la poussière, mais également des substances toxiques que peuvent contenir les peintures anciennes par exemple.
Le décapage thermique
Le décapage thermique n’utilise pas de produits chimiques, mais il présente un inconvénient majeur : le bois risque de bruler. De ce fait, il est assez peu employé par les professionnels, en tout cas pour les volets. Il est plus adapté aux grandes surfaces. Il ne convient de plus que si vous ne souhaitez pas retrouver la teinte d’origine du bois. La peinture, la cire ou le vernis chauffés ramollissent et peuvent être retirés par simple grattage alors, mais le bois brule un peu et se colore. En effet, l’appareil utilisé pulse de l’air brulant, si vous restez trop longtemps au même endroit, le bois noircit.
Si vous voulez essayer cette méthode de décapage, il faut procéder de manière efficace et avec précautions :
Avec une main, vous passez le décapeur thermique sur le volet en ne vous approchant pas plus qu’à 10 cm de celui-ci et de l’autre, avec une spatule, vous devez gratter les cloques. Selon le type de peinture, il vous faudra soit gratter à chaud, soit vous pourrez attendre que le bois soit refroidi, ce qui est plus facile et évite les brûlures ou l’exposition prolongée aux émanations.
Faites attention à ne pas creuser le bois ou l’abimer et à votre main pour qu’elle ne se retrouve pas en contact avec la chaleur de l’air brûlant. Portez des gants anti chaleur. Il est judicieux pour se protéger des vapeurs toxiques, de mettre un masque de protection. La dernière étape consiste à un ponçage avec un papier de verre au grain fin.
Le décapage chimique
C’est la solution la plus souvent utilisée. Les solvants sont en effet très efficaces sur les vernis et les peintures, mais pour cela, ils doivent contenir du dichlorométhane ou du chlorure de méthylène. Le premier est interdit aujourd’hui, car réputé cancérigène et dangereux pour les voies respiratoires, les yeux et la peau, il est toxique pour le système nerveux également. Si quelques professionnels l’utilisent encore, il va disparaitre, car l’agrément est de plus en plus difficile à obtenir.
Attention
Si vous utilisez quand même cette méthode, il est préférable de le faire à l’extérieur et il faut porter un masque.
Le principe de ces produits est de faire cloquer la première couche de peinture qui sera ensuite éliminée rapidement à la spatule. Il faut renouveler l’opération autant de fois que nécessaire, et le temps d’attente entre la pose et les premières cloques peut être long selon les produits (entre 5 minutes et 12 heures).
Une fois, la peinture enlevée, il suffit de rincer le bois et puis de le nettoyer avec de l’alcool ou du white-spirit. Après séchage complet, une semaine environ, il se ponce au papier de verre à grain fin.
Le plus efficace et le plus rapide est le décapage dans un bain au chlorure de méthylène, avec pH rectifié. Cela se fait dans des ateliers spécialisés. Le résultat est vraiment impeccable et l’avantage principal réside dans le fait que le solvant ne pénètre pas dans le bois. C’est pratiquement indispensable quand il faut enlever plusieurs couches de peinture et du vernis par exemple. Les volets sont rincés, s’il reste quelques résidus, plongés dans un bain alcalin ou acide et ensuite ils sèchent durant deux jours. Une fois poncés, ils sont prêts à être repeints ou vernis.
Le décapage à la soude
C’est sans doute la méthode la plus naturelle, mais également la moins onéreuse. Si vous décapez vos volets vous-mêmes, sachez que la lessive de soude est parfaite pour ces derniers s’ils sont récents et peu abimés, évitez-la dans le cadre de vieux volets. Elle est efficace sur toutes les peintures et même sur certains vernis. Si le décapant agit plus lentement et qu’il faut renouveler l’opération plusieurs fois, il élimine correctement les différentes couches.
La soude est utilisée pure ou diluée, et elle s’applique à l’éponge quand les surfaces ne sont pas très importantes. Chez un professionnel, vos volets seront sans doute plongés dans un bain de trempage durant 10 à 15 minutes. Dès que la finition brunit et commence à se décomposer, ils sont rincés abondamment pour ôter la soude et pour que les cristaux ne restent pas coincés dans certains endroits. Ils ne sécheraient pas.
Attention
Cette méthode ne convient pas à certaines essences comme le châtaignier, le noyer ou le chêne. Ils noircissent tout de suite. Le lamellé-collé ou les bois contenant de la cellulose sont également exclus. C’est un traitement très corrosif et il faut être vigilant, quelques petites gouttes au niveau des yeux ou de la peau provoquent des brûlures. Il faut donc se protéger correctement avec des gants étanches, une combinaison et des lunettes de protection efficaces.
Le sablage
Le sablage est un procédé consistant à projeter un abrasif, du sable, dont le calibre est choisi en fonction de l’essence de bois. Il est projeté à l’aide d’une buse qui est elle-même montée sur une machine qui pulse l’air comprimé à haute pression. C’est une méthode intéressante pour décaper les surfaces résistantes, mais beaucoup moins quand elles sont plus fragiles. Le sable est très agressif et il est propulsé à environ 700 km/h. Les bois tendres ne supportent pas le traitement, ils seraient déchiquetés et déformés en surface.
L’aérogommage est un dérivé du sablage, beaucoup plus doux, il élimine parfaitement les peintures et vernis sans abimer le bois. Le sable utilisé est rond et il est envoyé à basse ou même très basse pression. Seul bémol : sur des volets en sapin revêtus d’une peinture résistante, le bois risque d’être endommagé avant même que la couche de peinture soit décapée. Il faut donc rester méfiant.
Avantage de cette méthode : le bois ainsi nettoyé ne demande aucun traitement préalable et une fois réalisé, vous n’avez à effectuer ni ponçage, ni rinçage, ni séchage. Il est en revanche préférable de travailler en extérieur en raison des fines particules de poussière. Si vous passez par une entreprise, vérifiez bien qu’elle emploie bien l’aérogommage. Ce traitement est plus cher que le sablage, le sable vaut 0.20 €/kg alors que l’abrasif de l’aérogommage coute entre 0.80 et 1 €/kg.
Le coût du décapage d’un volet en bois
Pour vous donner une idée des prix pratiqués par rapport à des volets en chêne, voici quelques indications :
- Pour un bain de solvants par un professionnel ; comptez 30 à 50 € pour un volet de 2 m². Si le décapage se fait par immersion, le tarif est de 15 à 30 € le m, hors frais de transport.
- Pour un aérogommage à domicile, il faut compter 40 à 60 €Le traitement est facturé entre 20 et 30 € le m².
- Un décapage classique chez un professionnel vous revient à une somme comprise entre 600 et 1 000 € (prix pour des volets pleins).
Pour des persiennes inutiles de procéder à un ponçage en partie mécanique, à un décapage chimique ou thermique, trop onéreux, il est préférable de se débrouiller seul avec les méthodes alternatives.
Décaper un volet en bois au karcher ou au nettoyeur haute pression, est-ce possible ?
Si votre bois est sale, noirci par la pollution ou les salissures, vous pouvez prendre un nettoyeur haute pression avec une rotobuse. Il ne faut pas s’en servir en s’approchant du bois, la distance minimale à respecter est de 40 cm. Dans le cas contraire, vous risquez d’abimer le bois et de relever les fibres. Vous pouvez ajouter un brossage pour un résultat encore meilleur.
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1 comments
Pourquoi se compliquer l’existence pour dégonder/regonder des volets battants aux étages ?
Réponse : taper volets sans peine sur internet