En plein cœur de l’été, lorsque le jardin est baigné de lumière et que la terre commence à se dessécher, je me tourne volontiers vers des plantes robustes, généreuses, et un peu oubliées. C’est ainsi que le goji et l’argousier s’invitent dans mon jardin, ou plutôt que je les redécouvre chaque année avec un enthousiasme renouvelé. Ces petits arbustes aux baies rouges éclatantes ne sont pas seulement décoratifs, ils sont aussi d’une richesse nutritionnelle exceptionnelle. En juillet, ils atteignent leur apogée : résistants à la sécheresse, débordants de vitalité et surtout, délicieux.
Le charme discret des baies de goji et d’argousier, des trésors rouges gorgés de soleil
On connaît souvent le goji sous sa forme séchée dans les rayons bio, mais on oublie qu’il s’agit avant tout d’un arbuste facile à cultiver, même dans les régions au climat sec. Originaire d’Asie, le goji (Lycium barbarum) produit de longues tiges souples couvertes de petites feuilles allongées et, en été, de baies rouge orangé riches en vitamines C, B et en antioxydants. À maturité, elles développent une légère saveur entre la tomate cerise et la cranberry. Un vrai bonheur à cueillir en fin de journée.
L’argousier (Hippophae rhamnoides), quant à lui, est une plante pionnière, rustique, souvent oubliée dans nos potagers modernes. Ses fruits, plus acidulés, contiennent une quantité impressionnante de vitamine C, jusqu’à dix fois plus que l’orange, ainsi que des oméga-7, des flavonoïdes et du bêta-carotène. Son feuillage argenté et sa silhouette buissonnante ajoutent une touche graphique très décorative dans le jardin.
Le mode de plantation adapté au climat chaud de juillet
J’ai appris à installer ces deux arbustes de manière à les rendre presque autonomes pendant les mois les plus secs. On peut les planter en pleine terre, dans un sol bien drainé, sableux de préférence, ou bien dans un grand pot profond si l’on manque d’espace. Ce que je recommande fortement en juillet, c’est de prévoir un paillage léger : copeaux de bois, paille ou feuilles mortes, pour maintenir la fraîcheur autour des racines. Cela fait toute la différence.
Le goji tolère très bien les expositions ensoleillées, mais l’argousier, avec ses racines profondes et sa croissance rapide, est carrément taillé pour les zones arides. On peut même l’utiliser pour fixer les sols en pente ou restaurer des espaces en friche.
Les soins d’été : peu d’eau, beaucoup d’observation
Ces arbustes ont besoin de peu d’entretien une fois établis. Une taille légère au printemps suffit à stimuler la fructification. En juillet, je me contente d’arroser le soir, une à deux fois par semaine, et j’observe attentivement les signes de stress hydrique. Le feuillage qui s’affaisse, les jeunes baies qui tombent prématurément : autant de signaux que le sol est trop sec.
Pour encourager une belle fructification, j’ajoute parfois une poignée de compost mûr au pied des plants au début de l’été. Cela permet d’améliorer la structure du sol sans recours aux engrais chimiques.
Les récoltes d’été : une gourmandise saine à portée de main
Vers la mi-juillet, les premières baies sont prêtes. C’est le moment idéal pour commencer une cueillette partielle. Non seulement elles sont plus concentrées en saveurs, mais c’est aussi le meilleur moyen de favoriser une nouvelle vague de fruits. J’en grignote sur place, j’en sèche une partie, et j’en réserve pour la cuisine.
Le goji frais, légèrement acidulé, se marie à merveille avec des salades estivales à base de pastèque, de feta et de menthe. Pour les desserts, je les glisse dans un yaourt grec au miel, ou je les utilise pour garnir un clafoutis aux fruits rouges.
Quant à l’argousier, c’est ma base préférée pour des jus “anti-fatigue” : je mixe les baies avec un peu de gingembre frais, du jus de pomme bio et quelques feuilles de menthe. Le goût est intense, tonique, et surtout, ultra-vitaminé. Pour les amateurs de cuisine salée, j’ai même tenté un chutney d’argousier aux oignons rouges et aux épices, parfait pour accompagner un fromage affiné ou une viande blanche.
Les idées pour les jardiniers curieux et expérimentateurs
Pour celles et ceux qui aiment expérimenter, pourquoi ne pas tenter une haie comestible en associant goji, argousier et cassissier ? Ou encore créer un massif résilient aux canicules en mariant ces arbustes avec de la lavande, du romarin ou de la santoline ?
Autre suggestion : initier une culture en lasagnes dans un bac profond, en superposant des couches de matières organiques (déchets verts, cartons, compost) pour nourrir naturellement le sol et limiter l’arrosage.
Enfin, on peut profiter de la floraison discrète mais mellifère de ces arbustes pour favoriser la biodiversité locale. Les abeilles adorent les petites fleurs du goji au printemps, tandis que les oiseaux raffolent des baies séchées de l’argousier en automne.
Tableau récapitulatif des caractéristiques et usages du goji et de l’argousier
Caractéristiques | Goji | Argousier |
Origine | Asie centrale | Europe et Asie |
Rusticité | -20°C, résistant à la sécheresse | Très rustique, sol pauvre accepté |
Besoin en eau | Faible une fois établi | Très faible |
Baies | Allongées, sucrées | Rondes, très acides |
Apport nutritionnel | Vitamines B, C, antioxydants | Vitamine C, oméga-7, bêta-carotène |
Usages culinaires | Sucré, salé, séché, infusion | Jus, chutney, compote, confiture |
Intérêt écologique | Mellifère | Fixateur d’azote, nourricier pour oiseaux |
Et si on redonnait une place aux plantes oubliées ?
Redécouvrir le goji et l’argousier, c’est un peu comme ouvrir un vieux grimoire de jardinage et y trouver des trésors oubliés. Ce sont des plantes qui s’intègrent parfaitement dans une démarche écologique : sobres, productives, bénéfiques pour notre santé et pour la biodiversité.
Pour les passionnées comme moi, c’est aussi un prétexte pour varier les plaisirs au jardin, expérimenter de nouvelles alliances, et surprendre ses invités avec des recettes venues du fond du jardin. Et si juillet devenait le mois de la baie rouge par excellence ?
On se donne rendez-vous au potager, sécateur à la main, pour explorer les mille façons d’apprivoiser ces petites merveilles. À vos plantations, vos smoothies et vos confitures : l’été n’a pas fini de vous surprendre !