Comme chaque année, avec l’arrivée de l’automne, j’observe mes cocottes avec un brin d’inquiétude. Moins d’œufs dans le panier, des nids souvent vides, et ces petits regards désolés qui semblent dire : “Désolée, cheffe, aujourd’hui c’est relâche !” Alors j’ai cherché, testé, discuté avec d’autres passionné(e)s. Et aujourd’hui, je vous partage tout ce que j’ai découvert pour comprendre ce phénomène parfaitement naturel et, surtout, comment réagir de manière douce, naturelle et respectueuse du bien-être de nos chères poules.
La baisse de lumière : un rythme naturel que les poules suivent instinctivement
Le facteur principal, c’est la lumière. Les poules sont des animaux très sensibles à la photopériode, c’est-à-dire à la durée du jour. En novembre, les journées raccourcissent doucement, mais sûrement. Or, pour pondre régulièrement, une poule a besoin d’environ 14 heures de lumière par jour.
Quand la lumière diminue, leur horloge biologique comprend qu’il est temps de faire une pause. C’est un peu comme une trêve hivernale pour leur organisme, une façon de se préserver pour mieux repartir au printemps.
Astuce naturelle : Installez une lumière douce dans le poulailler (type LED à faible intensité) avec un programmateur qui prolonge la journée de quelques heures le matin ou en fin d’après-midi. Attention à ne pas choquer leur rythme : allez-y progressivement pour ne pas les stresser.
Une mue épuisante : le changement de plumage qui pompe toute l’énergie
Nos poules perdent leurs plumes (parfois en quantité impressionnante) pour en fabriquer de nouvelles, plus résistantes pour l’hiver. Ce processus, totalement naturel, mobilise une énorme quantité de protéines.
Et devinez quoi ? Quand l’énergie part dans les plumes, elle ne va pas dans les œufs ! D’où cette chute de ponte qui peut sembler inquiétante, mais qui est en réalité une phase de transition.
Astuce nutrition : Offrez-leur un petit coup de pouce avec des aliments riches en protéines : graines de tournesol, vers de farine (en petite quantité), restes de poisson ou lentilles bien cuites. Vous pouvez aussi intégrer un peu de levure de bière dans leur ration : c’est excellent pour les plumes et le système digestif.
Une alimentation adaptée : cap sur les bons nutriments de saison
Quand les jours raccourcissent et que la mue débute, il faut réajuster l’alimentation. Trop souvent, on continue avec le même mélange tout au long de l’année. Or, à cette période, les besoins changent !
Les poules ont besoin :
- De protéines pour la mue.
- De calcium pour maintenir des coquilles solides.
- De vitamines, notamment A, D et E pour soutenir le système immunitaire.
Astuce nourrissante : Préparez-leur une petite bouillie chaude avec du riz complet, des orties séchées, un œuf cuit écrasé (coquille comprise), des graines germées et un filet d’huile de colza. Elles en raffolent et cela booste naturellement leur forme.
La biodiversité autour du poulailler
Un environnement vivant, varié et stimulant aide énormément à garder des poules en bonne santé. Si l’enclos est pauvre, sans herbes, sans insectes, sans recoins où explorer, elles peuvent vite s’ennuyer. Et l’ennui, chez la poule, ça peut freiner la ponte.
Astuce biodiversité : Laissez pousser un coin de jardin en friche près de l’enclos : orties, trèfles, pissenlits, capucines, tout est bon ! Vous pouvez aussi suspendre des bouquets d’herbes sèches ou fraîches pour qu’elles picorent en hauteur. Bonus : ça occupe et ça stimule.
Résumé des causes de la baisse des pontes et des solutions à mettre en place
| Cause de la baisse de ponte | Explication | Solution naturelle |
| Moins de lumière | Moins de 14h/jour, baisse hormonale | Ajouter de la lumière douce avec minuteur |
| Mue saisonnière | Besoin de protéines pour les plumes | Apports protéinés ciblés (vers, graines, œufs) |
| Stress environnemental | Changements, bruit, nouveaux individus | Plantes apaisantes, calme, rituels |
| Alimentation inadaptée | Besoins saisonniers non couverts | Bouillie maison, graines germées, calcium |
| Environnement pauvre | Manque de stimulation et d’insectes | Jardins sauvages, herbes à picorer, coins de fouille |
Un petit mot pour les amoureux des plumes
Et si, finalement, cette baisse de ponte n’était pas un problème, mais un rythme à accepter ? Après tout, nos poules suivent simplement les saisons, comme le font les arbres ou les légumes du potager. Elles nous rappellent que la nature fonctionne en cycles, et que ralentir fait aussi partie de la vie.
Alors, pourquoi ne pas profiter de ce temps plus calme pour :
- Rénover le poulailler avec du matériel de récup’ ;
- Semer un petit carré d’herbes pour vos cocottes ;
- Planter des fleurs mellifères pour le printemps ;
- Fabriquer un distributeur de graines maison,…
Et pendant qu’elles se refont une beauté pour l’hiver, vous, prenez le temps de les observer, de les bichonner, et de rêver à toutes les récoltes (et les omelettes !) du printemps prochain.
Et vous, quelles sont vos astuces maison pour stimuler la ponte en automne ? Partagez vos idées et recettes dans les commentaires !
