Quand l’hiver pointe le bout de son nez, et que les températures commencent à titiller le zéro, beaucoup d’entre nous se demandent : dois-je arrêter ma pompe ? Mes poissons vont-ils tenir le coup ? Rassurez-vous, avec quelques bons gestes et un brin d’organisation, votre bassin traversera l’hiver sans encombre, et vous aussi, par la même occasion !
La pompe en hiver : l’arrêter ou pas ?
C’est la question qui revient chaque année. Et pour y répondre correctement, il faut tenir compte de plusieurs éléments : la température, la profondeur du bassin, et le type de pompe installée.
En cas d’hiver rigoureux (températures régulières sous 0°C)
Si votre région est sujette au gel prolongé, il est préférable d’arrêter la pompe. Pourquoi ? Parce que l’eau brassée par la pompe fait circuler l’eau de surface (froide) vers le fond (plus chaud). Ce phénomène peut refroidir toute la colonne d’eau et stresser, voire tuer, les poissons qui se réfugient dans les couches les plus profondes pour hiberner.
Pompe en marche = risque pour les poissons, surtout s’ils sont frileux comme les carpes koï ou certains poissons rouges sensibles.
En cas d’hiver doux (températures rarement négatives)
Si votre hiver est plutôt clément, vous pouvez laisser tourner la pompe, surtout si elle alimente un filtre ou une cascade. Veillez simplement à ce que le retour d’eau ne crée pas trop de remous et ne refroidisse pas toute la masse d’eau. Dans ce cas, positionnez la pompe plus près de la surface, et hors du fond du bassin.
La protection des poissons : un cocon naturel à préserver
Vos poissons sont plus résistants que vous ne le pensez, mais ils ont besoin d’un petit coup de pouce en hiver. Voici les points essentiels à ne pas négliger :
La profondeur du bassin : un abri contre le gel
Pour survivre au froid, les poissons se réfugient naturellement dans les zones les plus profondes du bassin, où l’eau reste à une température relativement stable (4°C). Un bassin d’au moins 80 cm à 1 mètre de profondeur est recommandé. En dessous, le gel peut atteindre le fond, et les conséquences peuvent être dramatiques.
Évitez l’accumulation de feuilles mortes
Les feuilles mortes et les végétaux en décomposition libèrent du méthane et de l’ammoniaque dans l’eau, ce qui est toxique pour les poissons. À l’automne, pensez à tendre un filet au-dessus du bassin pour limiter la chute des feuilles. Sinon, prévoyez un petit coup d’épuisette hebdomadaire avant l’hiver.
Le rôle fondamental de la surface dégagée : un échange vital
L’eau d’un bassin a besoin de respirer, même en hiver. Une surface complètement gelée empêche l’oxygène d’entrer et les gaz toxiques de s’échapper. Voici quelques solutions simples pour garder une zone ouverte :
| Astuce | Avantages | Astuce bonus |
| Utiliser un disque antigel ou une cloche flottante | Maintient un trou sans abîmer la glace | Placez-le côté nord, là où le soleil tape moins |
| Laisser un bulleur ou une petite pompe de brassage en surface | Assure un échange gazeux suffisant | Choisissez un modèle adapté à la température |
| Ne jamais casser la glace brutalement | Évite un choc acoustique mortel pour les poissons | Préférez verser de l’eau chaude dans une casserole posée sur la glace |
Les plantes aquatiques : que faire pendant l’hiver ?
Les plantes du bassin méritent aussi un petit suivi. Si certaines comme les nénuphars sont rustiques, d’autres plus exotiques (jacinthe d’eau, laitue d’eau,…) ne résisteront pas.
Les gestes à adopter :
| Type de plante | Action à entreprendre |
| Plantes tropicales (flottantes) | Les rentrer à l’abri, dans un aquarium ou se résoudre à les considérer comme annuelles |
| Plantes rustiques (type iris, pontédérie,…) | Couper les tiges mortes à ras, laisser les racines immergées |
| Nénuphars | Laisser les rhizomes dans le fond, retirer les feuilles mortes |
Les autres gestes pour un bassin qui passe l’hiver en douceur
- Évitez de nourrir les poissons dès que la température descend sous 10°C. Leur métabolisme ralentit, et ils digèrent moins bien. Le risque ? De la nourriture non digérée, qui pollue l’eau.
- Vérifiez régulièrement les installations électriques (pompe, éclairage, filtres) pour éviter les pannes dues au gel.
- Ajoutez une poignée de paille d’orge dans un filet : en se décomposant, elle limite naturellement la prolifération d’algues au redémarrage du printemps.
Une passion d’hiver aussi : observer, prévoir, rêver
Loin d’être une saison morte, l’hiver est un moment idéal pour observer discrètement son bassin, repérer les zones à améliorer, et pourquoi pas, commencer à rêver aux nouvelles plantes ou aménagements à venir.
Et puis, le silence de l’hiver, le givre sur les bords du bassin, les poissons immobiles qui flottent dans une sorte de méditation aquatique, c’est aussi une forme de beauté.
Envie d’aller plus loin ?
Partagez vos astuces de bassin d’hiver en commentaire, ou dites-nous comment vous transformez votre jardin en petit sanctuaire pour la biodiversité, même sous la neige. Et si l’envie vous prend, commencez à planifier un coin pour les grenouilles, les libellules, ou les plantes filtrantes au printemps, votre bassin n’a pas fini de vous surprendre !










