Greffer, c’est facile et amusant, particulièrement avec l’écussonnage, réalisable dès la fin du mois de juin et tout l’été. Quantité d’arbres et d’arbustes, fruitiers ou d’ornement, seront ainsi à votre portée.
De quoi faut-il disposer pour greffer ?
Quelques jeunes sujets, issus de semis, un bon greffoir, un peu de précision et, naturellement, une branche de la plante que vous souhaitez propager, et vous voilà à même de reproduire autant de plants que vous le désirez.
Pour une bonne reprise, la sève du porte-greffe doit être au plus calme, après le bouillonnement du printemps, qui ferait « claquer » la greffe et avant la descente de l’automne, Qui interdirait la reprise. C’est pourquoi l’été est la meilleure saison.
Renseignez-vous avant d’agir, sur les compatibilités du greffon et du porte greffe. Ils doivent non seulement appartenir au même genre (bouleau sur bouleau, chêne sur chêne, etc.), mais aussi au même groupe : tous les érables ne se marient pas, par exemple. Enfin, le porte-greffe peut avoir une incidence sur la silhouette future de la plante (« nanifiant » pour les pommiers, entre autres).
Comptez avec d’éventuels échecs et prévoyez un peu plus de sujets que nécessaire. Vous pourrez toujours donner les surplus. Si la greffe ne prend pas, en revanche, vous pourrez recommencer l’an prochain sur la même plante. Au-delà, l’écorce de la base risque d’être trop dure. En moyenne, on sélectionne de jeunes plants, de la taille d’un crayon.
L’essentiel de la réussite tient à la rapidité d’action, pour ne pas voir les greffons pourrir ni se dessécher, en cette saison normalement chaude et parfois humide.
N’entreprenez que peu de greffes à la fois, par temps frais et de préférence le matin. Cette méthode ne donne pas les résultats les plus rapides, les arbres poussant plus lentement qu’avec la greffe en fente, printanière. Mais la reprise est plus sûre et le bourrelet de greffe plus discret.
Les 7 étapes d’une bonne greffe
- Repérez une branche typique de l’arbre que vous souhaitez reproduire. Ne la prélevez pas trop haut, elle pousserait trop fort, ni trop bas, les sujets obtenus seraient faibles et souvent à port pleureur.
- Supprimez la pointe, trop tendre, de la branche, ainsi que la totalité, ou au moins les deux tiers de chaque feuille. Conservez, en revanche le pétiole de celles-ci, qui vous offrira une prise pratique.
- En procédant toujours du bas vers le haut, soulevez au tranchet ou au greffoir un onglet d’écorce, muni d’une feuille et du bourgeon dormant qui l’accompagne. Il doit être aussi mince que possible.
- La seule étape délicate consiste à supprimer toute trace de bois sur le greffon, en soulevant sans entraîner l’œil (bourgeon) dans l’opération. La quantité de matériel disponible permet un peu de déchet.
- Avec deux pressions du greffoir, réalisez une incision en T dans l’écorce du porte-greffe et glissez-y le greffon. Le bourgeon doit se trouver à mi-hauteur. Supprimez l’excédent supérieur de l’onglet.
- Assurez la liaison porte-greffe/greffon à l’aide d’un brin de raphia bien serré. Commencez par le bas et débordez de la zone greffée. Sur les bois fragiles, utilisez un lien de laine, plus tendre.
- La chute du pétiole est l’indice d’une bonne reprise. Au printemps prochain, le bourgeon se développera en tige. Supprimez alors celle du porte-greffe, en en laissant un moignon, pour le palissage.
Évitez les erreurs !
Le débutant est tenté de laisser le maximum de matière sur le greffon, pensant faciliter la reprise. Erreur !
Le bois qu’il contient est incompatible avec les tissus situés immédiatement sous l’écorce du porte-greffe. D’où la nécessité de bien retirer toute trace de bois pour éviter les rejets. Sur les yeux trop jeunes, on ne peut le détacher ; sur les bois trop vieux, l’œil vient avec. Ce sont généralement les bourgeons de milieu de branche qui se prêtent le mieux à l’opération. Œil et écorce doivent seuls rester sur les rangs.