Décembre ne laisse aucune marge. Les températures chutent franchement, parfois du jour au lendemain, et le bassin entre dans une phase où chaque détail compte. Finies les petites variations automnales : l’eau refroidit jusqu’au fond, les poissons ralentissent presque entièrement leur activité, et le moindre oubli se paie vite. C’est à cette période que l’on assure leur survie jusqu’au printemps.
La chute des températures en décembre et son impact réel
En décembre, la température de l’eau descend fréquemment sous les 6 °C, et dans de nombreuses régions, elle frôle les 2 ou 3 °C le matin. À ce stade, les poissons – carpes koï, poissons rouges, shubunkins – réduisent presque totalement leur métabolisme. Ils se nourrissent très peu, parfois plus du tout. Leur digestion devient quasi inactive.
Les nourrir comme en automne devient dangereux.
La nourriture non digérée fermente dans leur organisme, provoquant des troubles internes souvent mortels.
Ce qu’il faut faire en décembre :
■ Mesurer l’eau au moins une fois par jour
Surveiller les phases de gel et l’évolution du métabolisme
■ Arrêter complètement la nourriture si l’eau est en dessous de 8 °C
Éviter les déchets organiques et les fermentations
■ Ne jamais distribuer d’aliments flottants en cas de gel
Limiter les risques d’ingestion accidentelle
Nettoyer le bassin avant le gel : une étape encore plus cruciale en décembre
En décembre, tout ce qui traîne au fond devient un problème potentiel. La décomposition des feuilles entraîne une consommation d’oxygène plus forte, alors même que les poissons en ont plus besoin.
Conseils pratiques :
■ Retirer les derniers dépôts organiques avec une cloche d’aspiration
Limiter la formation de gaz toxiques sous la glace
■ Poser un filet si ce n’est pas déjà fait
Les chutes tardives de feuilles peuvent encore surprendre
■ Couper les parties mortes des plantes de berge
Éviter l’enrichissement inutile de l’eau
En décembre, les pompes doivent être vérifiées avec sérieux. Beaucoup de propriétaires choisissent d’arrêter la filtration quand les températures chutent trop bas, car une pompe mal placée peut brasser l’eau froide du fond et mettre en danger les poissons.
Le rôle déterminant de l’oxygène en plein hiver
Quand l’eau gèle en surface, les échanges gazeux diminuent. Les poissons se regroupent alors dans la partie la plus profonde du bassin, là où la température reste légèrement plus élevée, autour de 4 °C.
Mais cette zone peut rapidement devenir pauvre en oxygène.
Solutions utiles :
■ Installer un bulleur à faible puissance
Maintient un passage d’air et évite le gel total
■ Utiliser un disque antigel ou un flotteur spécial hiver
Conserve une ouverture dans la glace sans déranger les poissons
■ Vérifier que la profondeur dépasse 80 cm
Une profondeur insuffisante expose les poissons au gel complet du bassin
Les plantes oxygénantes comme l’élodée sont encore utiles, même si leur activité ralentit. Elles participent tout de même à maintenir une eau stable.
Préparer des abris sécurisés pour l’hiver
Décembre correspond à une période de forte vulnérabilité. Les poissons sont lents, moins réactifs, plus faciles à capturer. Les prédateurs le savent.
Idées efficaces :
■ Pots en terre cuite retournés
Cachettes simples et rapides à mettre en place
■ Rochers empilés
Créent des zones de refuge non accessibles aux hérons
■ Branches immergées (neutres pour l’eau)
Ajoutent des structures naturelles et rassurantes
Les hérons sont particulièrement actifs en décembre. Un bassin gelé partiellement leur facilite l’approche. Mieux vaut installer un détecteur de mouvement, un fil tendu ou des piquets-discrets pour les dissuader.
Penser au bassin dans une approche globale du jardin d’hiver
Un bassin bien entretenu en décembre profite à l’ensemble du jardin. C’est le mois où les excès sont les plus dangereux, mais aussi celui où quelques gestes simples stabilisent tout l’écosystème.
■ Utiliser l’eau de pluie stockée
Évite les apports de chlore
■ Planter encore quelques végétaux résistants en bordure
Stabilise les berges, limite l’érosion due aux pluies d’hiver
■ Laisser une petite zone « non nettoyée »
Favorise la venue d’insectes utiles au printemps
Et maintenant, place à la préparation finale
Décembre n’est pas un mois où l’on improvise. C’est une période où chaque geste compte davantage qu’en automne. Les poissons entrent en léthargie. L’eau devient instable. Le gel menace chaque nuit. Voilà pourquoi observer, ajuster, sécuriser reste la meilleure façon d’aborder l’hiver.
En prenant soin du bassin maintenant, vous préparez une saison froide plus sereine. Vous évitez les pertes, vous assurez une reprise facile au printemps, vous gardez un équilibre sain dans le jardin, même lorsque tout semble figé.
Et si l’envie vous titille d’aller plus loin, décembre est un excellent mois pour réfléchir à l’aménagement du bassin :
un futur filtre plus économe, un système d’oxygénation différent, une zone de plantation repensée… Le jardin d’hiver devient alors un laboratoire d’idées pour l’année suivante.











