L’automne est cette saison magique où le jardin se pare d’or, de rouille et de brume matinale. On a souvent envie de tout nettoyer, de « ranger » le jardin avant l’hiver, de couper, de souffler, de tondre. Et pourtant, ce que l’on pense être une bonne action pour entretenir notre petit coin de paradis peut parfois avoir des conséquences dramatiques pour la faune qui y vit. Hérissons, insectes, oiseaux, batraciens : tout ce petit monde a besoin de nous à cette période charnière de l’année.
Aujourd’hui, je vous propose de découvrir ces 7 erreurs fréquentes en automne qui nuisent à la biodiversité et surtout comment les éviter intelligemment. Car oui, on peut jardiner et aimer la nature sans la mettre en péril !
Le grand nettoyage d’automne : une fausse bonne idée pour la nature
À l’automne, beaucoup se lancent dans un nettoyage intensif : feuilles mortes ramassées, tiges coupées, massif nettoyé ». Pourtant, ces résidus végétaux sont de véritables hôtels 5 étoiles pour la petite faune.
À faire plutôt : laissez une partie du jardin « sauvage », surtout dans les coins peu visibles. Un tas de feuilles mortes peut abriter des insectes, des vers, et surtout des hérissons qui cherchent un abri pour hiverner.
L’utilisation de souffleurs et taille-haies bruyants et agressifs
Le vacarme des machines peut non seulement déranger les animaux, mais les blesser s’ils sont cachés sous les feuillages. Sans parler de la pollution sonore et atmosphérique.
Alternative douce : utilisez un balai à feuilles, une cisaille manuelle, et profitez de ce moment comme d’une méditation active. Moins de stress pour vous et pour le hérisson endormi !
La tonte tardive du gazon : un coup dur pour les insectes
Tondre jusqu’aux premières gelées empêche la faune de s’abriter dans les herbes hautes. Les insectes, en particulier les pollinisateurs, y trouvent normalement refuge.
Mon astuce : laissez une ou deux zones du jardin non tondues jusqu’au printemps. Ce qu’on appelle les “prairies fleuries” spontanées sont des refuges idéaux pour les pollinisateurs, et en plus, elles sont jolies !
Le retrait des plantes fanées : un appauvrissement du garde-manger
Les graines des fleurs fanées nourrissent les oiseaux en automne et en hiver. En les coupant trop tôt, on leur supprime une précieuse source de nourriture.
Ce que je recommande : gardez les tiges de tournesols, de rudbeckias ou d’échinacées en place. Les mésanges et chardonnerets s’en régaleront. Et si vraiment vous tenez à la propreté, attendez janvier-février.
L’absence de points d’eau adaptés à la saison
En automne, les animaux ont encore besoin de boire, surtout si les pluies tardent. Mais les bassins mal entretenus ou vidés trop tôt peuvent être dangereux.
À prévoir : un petit point d’eau peu profond, avec des pierres pour que les animaux puissent s’y poser ou en sortir facilement. Évitez les bords glissants, notamment pour les batraciens ou les hérissons.
L’ajout massif de compost ou de paillis sans précaution
Le compost frais, encore chaud, ou les couches épaisses de paillis peuvent tuer les insectes présents dans le sol ou déranger les vers de terre.
Mon conseil : ajoutez votre compost en fines couches, en privilégiant les zones cultivées. Pour le paillis, laissez-le s’aérer un peu avant application et vérifiez qu’aucun animal n’y niche avant d’en mettre partout.
L’utilisation de traitements même « bio » sans discernement
Oui, même les traitements naturels peuvent avoir un impact sur la faune si mal utilisés. L’huile de neem, le savon noir ou certaines décoctions sont nocives pour les insectes bénéfiques.
Avant d’agir : identifiez bien le problème. Une feuille trouée ne justifie pas toujours une action. Et si vous devez traiter, privilégiez les heures fraîches, tôt le matin, pour éviter de toucher les pollinisateurs actifs.
Résumé des erreurs à éviter et solutions simples
| Erreur courante | Impact sur la faune | Solution recommandée |
| Nettoyage excessif du jardin | Perte d’abris pour la faune | Laisser des zones sauvages |
| Machines bruyantes | Stress et blessures pour les animaux | Utiliser des outils manuels |
| Tonte tardive | Perte d’habitats pour insectes | Laisser des zones non tondues |
| Coupe des plantes fanées | Diminution de la nourriture | Conserver les tiges et graines |
| Bassins vidés trop tôt | Difficulté d’accès à l’eau | Préserver des points d’eau naturels |
| Compost mal utilisé | Perturbation des micro-habitats | Appliquer avec précaution |
| Traitements « bio » excessifs | Impact sur insectes utiles | Observer avant d’agir |
Pour un jardin vivant tout au long de l’année
Si vous avez lu jusqu’ici, c’est que comme moi, vous aimez sentir la terre sous les ongles, observer les va-et-vient des oiseaux, surprendre un crapaud entre deux pierres ou entendre le bruissement discret d’un hérisson dans les feuilles.
Et c’est ça, un jardin vivant. Un lieu qu’on partage, qu’on accompagne, plus qu’on ne maîtrise. En automne, tout se prépare pour le grand repos de l’hiver. C’est le moment idéal pour ralentir et observer plutôt que vouloir tout dompter.
Alors, la prochaine fois que vous attrapez votre râteau ou votre sécateur, demandez-vous : “Et si je laissais un peu plus de place à la vie sauvage ?” Votre jardin n’en sera que plus beau au printemps et bien plus vibrant toute l’année.
Et vous, quelles sont vos astuces pour protéger la faune en automne ? Partagez-les en commentaire ou inspirez vos proches en diffusant cet article autour de vous !









