À mesure que l’automne s’installe, avec ses feuilles crissantes sous les pas, ses soirées plus fraîches et ses ciels qui s’assombrissent tôt, la nature change de rythme. Pendant que la majorité des humains se replient à l’intérieur, un tout autre monde prend vie dès le crépuscule. Celui des animaux nocturnes. Discrets mais essentiels, ces habitants des nuits d’automne jouent un rôle clé dans nos écosystèmes, y compris dans nos jardins.
Je vous propose une immersion dans cette faune de l’ombre, avec un regard curieux, bienveillant et quelques astuces pour les accueillir à la maison !
Le hérisson, champion de la lutte anti-limaces
Petit mammifère piquant au grand cœur (si, si), le hérisson profite de l’automne pour faire des réserves avant son hibernation. Il adore les coins feuillus, les tas de bois, les haies un peu en bazar, en somme, tout ce que les jardiniers un peu paresseux ou stratégiques laissent à la nature.
À faire au jardin :
| Action | Pourquoi ? | Astuce utile |
| Ne pas tondre partout | Laisse des zones-refuge | Préférez une tonte différenciée (ex : 1/3 du jardin laissé « sauvage ») |
| Créer un tas de feuilles ou de bois | Abris pour hibernation | Un simple coin peu dérangé suffit |
| Éviter les granulés anti-limaces chimiques | Toxiques pour les hérissons | Utiliser du marc de café ou des cendres comme répulsifs naturels |
La chouette effraie et ses cousines, les veilleurs ailés
Parmi les plus emblématiques, la chouette effraie chasse la nuit dans les champs, les granges, les vieux clochers. Son cri fantomatique hante les campagnes. À l’automne, elle s’active encore : les jeunes quittent le nid, les couples se reforment.
À faire chez vous :
| Action | Pourquoi ? | Astuce |
| Installer un nichoir à rapaces | Aide à la reproduction | En hauteur, dans un lieu calme et sombre |
| Éteindre les lumières inutiles la nuit | Évite de perturber les cycles naturels | Installer des minuteurs ou capteurs de mouvement |
| Conserver les vieux arbres | Abri, perchoir, garde-manger | Même un arbre mort peut héberger des rapaces |
La chauve-souris, l’alliée injustement redoutée
Ces acrobates de la nuit, souvent mal aimées, sont pourtant d’excellentes régulatrices de moustiques et d’insectes. L’automne est une période cruciale : certaines espèces migrent, d’autres cherchent où passer l’hiver.
Geste écolo à adopter :
| Action | Pourquoi ? | Bon à savoir |
| Ne pas boucher les anfractuosités des bâtiments | Risque d’enfermer ou d’exclure des colonies | Observez avant de rénover un grenier ou une façade |
| Installer des gîtes à chauves-souris | Offrent des abris de repli | À fixer au sud, à 3 m minimum du sol |
| Jardiner sans produits chimiques | Préserve leur garde-manger | Préférer les décoctions naturelles (ail, ortie,…) |
Le renard roux, discret nettoyeur des campagnes
En automne, il explore, chasse, apprend aux jeunes à survivre. On ne le croise que rarement, mais ses empreintes, et ses petites crottes, trahissent son passage. Son rôle est précieux : il régule les populations de rongeurs, ce qui profite aussi au potager.
Suggestion nature :
| Action | Pourquoi ? | En bonus |
| Laisser un coin sauvage | Favorise sa venue sans confrontation | Rappelle-toi : plus c’est en friche, plus la biodiversité aime |
| Ne pas nourrir les renards | Éviter l’habituation | Observer de loin sans intervenir |
Le blaireau, ce creuseur gourmet et méconnu
Très actif la nuit, le blaireau adore les vers de terre, fruits tombés, champignons et petites larves. Il vit souvent en groupe dans un « blairière » creusée dans une pente ou une haie dense.
| Action | Pourquoi ? | À retenir |
| Laisser tomber quelques fruits au sol | Nourriture naturelle | Pommes, poires, ils adorent ça |
| Éviter les clôtures pleines ou électrifiées | Risque de piégeage | Préférer des clôtures ouvertes en bas (15-20 cm) |
La fouine, discrète et controversée
Elle a mauvaise réputation (notamment chez les éleveurs), mais la fouine est avant tout un prédateur opportuniste. À l’automne, elle fait le plein de calories avant les grands froids. Son activité nocturne la rend presque invisible, sauf si elle décide de s’installer dans un grenier !
| Action | Pourquoi ? | Astuce douce |
| Ne pas laisser de nourriture dehors | Attire les fouines | Nettoyer les gamelles d’animaux après usage |
| Fermer les accès au toit ou au grenier | Évite les intrusions | Installez du grillage fin dans les recoins vulnérables |
Et les petites bêtes alors ?
N’oublions pas les minuscules mais non moins indispensables insectes nocturnes de l’automne : les papillons de nuit (comme le sphinx ou la noctuelle), les carabes, les vers luisants, les araignées chasseresses. Chacun joue un rôle dans l’équilibre du jardin.
À faire pour eux :
| Action | Pourquoi ? | Astuce bio |
| Jardiner la nuit (ou au crépuscule) pour observer | Fascinant et apaisant | Utiliser une lampe frontale à lumière rouge pour ne pas les effrayer |
| Planter des fleurs qui attirent les insectes nocturnes | Favorise leur présence | Exemple : onagre, phlox, jasmin, chèvrefeuille |
Un jardin qui vit aussi la nuit, c’est possible !
Accueillir les animaux nocturnes, ce n’est pas transformer son jardin en forêt sauvage (quoique, un peu !), mais plutôt repenser son espace en laissant une place au vivant : un tas de bois par ici, une lumière tamisée par là, un coin de pelouse laissé libre, des fleurs parfumées. Et puis, l’automne est la saison idéale pour préparer tout ça.
En leur offrant un refuge, vous créez un écosystème riche, équilibré, où même les visiteurs de la nuit ont leur rôle. Ils régulent les nuisibles, aèrent les sols, pollinisent parfois, nettoient souvent.
Et surtout, ils vous offrent ce cadeau rare : le mystère et la poésie de la nuit vivante.
Alors, prêt·es à transformer votre jardin en théâtre nocturne miniature ? Racontez-moi si vous avez déjà aperçu un visiteur surprise une nuit d’automne, ou partagez vos petites astuces pour accueillir ces animaux si discrets et essentiels.










