Si vous êtes comme moi, passionnée par le jardinage mais pas très fan du bêchage intensif, la culture en lasagnes est une petite révolution verte à adopter sans tarder. Cette technique astucieuse permet de transformer un sol pauvre ou dur en un lit de culture fertile et vivant, sans retourner la terre. Elle s’inspire directement du compostage en couches, mais en l’adaptant au potager. Aujourd’hui, je vous emmène pas à pas dans la création d’un lit de culture surélevé en lasagnes, enrichi de conseils, de variantes et d’idées pour aller encore plus loin.
Le principe de la culture en lasagnes pour créer un sol vivant sans effort
La culture en lasagnes repose sur un empilement de matières organiques brunes (carbonées) et vertes (azotées), directement sur le sol, à la manière d’un millefeuille. Cette superposition permet non seulement de nourrir la terre, mais aussi d’attirer vers elle toute une microfaune bénéfique : vers de terre, bactéries, champignons. C’est un vrai coup de pouce à la biodiversité du jardin.
Concrètement, on alterne des couches de cartons, feuilles mortes, tonte de gazon, déchets de cuisine, compost, fumier ou paille. Le tout est arrosé généreusement pour amorcer la décomposition, et couvert d’un peu de terre ou de compost mûr pour finir.
Les matériaux à réunir pour composer sa lasagne fertile
Pour constituer ma première lasagne, j’ai simplement fouillé autour de moi. C’est là toute la magie : on peut la faire avec ce qu’on a sous la main. Voici un tableau récapitulatif des principaux matériaux utilisables :
Catégorie | Exemples |
Matières brunes | Cartons sans encre, feuilles mortes, copeaux, paille, branches fines |
Matières vertes | Tonte de pelouse fraîche, épluchures de légumes, marc de café |
Amendements optionnels | Compost, fumier bien décomposé, terreau, cendres de bois |
Astuce : on peut ajouter quelques orties fraîches (riches en azote) ou des coquilles d’œufs broyées pour enrichir encore plus. J’y glisse parfois quelques poignées de charbon végétal (biochar) pour capter les nutriments sur le long terme.
La fabrication étape par étape d’un lit de culture surélevé
- Choisir l’emplacement : un endroit ensoleillé, facile d’accès, et si possible à proximité d’un point d’eau.
- Délimiter la zone : avec des planches, des briques, des palettes ou même sans structure. Je préfère les bordures en bois brut non traité, qui se fondent dans le décor.
- Poser la base : une couche de cartons bien mouillés, pour étouffer les herbes indésirables et initier le compostage.
- Alterner les couches : à chaque couche verte (fraîche), on ajoute une couche brune (sèche). Comptez 5 à 7 couches en tout.
- Arroser régulièrement : chaque couche doit être humide, comme une éponge essorée.
- Couvrir avec une fine couche de compost mûr ou de terre : c’est dans ce mélange que l’on sèmera ou plantera.
Personnellement, j’attends environ deux à trois semaines après montage pour planter, le temps que la fermentation se calme. Mais certaines jardiniers intrépides plantent dès le lendemain avec succès, notamment des courges ou des pommes de terre !
Les plantes idéales à cultiver dans une lasagne fraîche ou mûre
La première année, la lasagne est très riche : c’est parfait pour les légumes gourmands comme les tomates, les courgettes, les melons ou les aubergines. Les légumes-feuilles comme les salades ou les blettes s’y plaisent aussi beaucoup.
À partir de la deuxième année, on peut diversifier : petits pois, haricots, carottes, betteraves, plantes aromatiques, et même des fleurs comestibles comme la capucine ou le souci. Je recommande aussi d’intégrer quelques plantes compagnes pour repousser les nuisibles et attirer les pollinisateurs.
Des variantes créatives pour expérimenter et recycler davantage
Ce que j’adore avec la culture en lasagnes, c’est sa souplesse. On peut adapter le concept à toutes les tailles de jardin même sur un balcon ! Voici quelques idées à tester :
Variante | Avantage principal |
Lasagne en bac surélevé | Idéal pour les dos sensibles et les petits espaces |
Lasagne en spirale de permaculture | Gain de place et effet décoratif |
Mini-lasagne dans une brouette | Mobile, pratique et originale |
Lasagne sauvage avec branchages | Version rustique et plus durable |
En bonus, on peut semer un engrais vert (phacélie, trèfle, moutarde) en automne pour enrichir encore plus le sol entre deux cultures. Cela évite aussi que la terre reste nue, un principe clé en permaculture.
Un écosystème à soi : le jardinage en lasagnes comme acte écologique
Ce qui me touche le plus dans cette approche, c’est qu’on crée un mini-écosystème autonome. On recycle localement, on attire la vie du sol, on limite l’arrosage et on se passe d’engrais chimiques. C’est une façon de jardiner profondément respectueuse du vivant, mais aussi tellement gratifiante. On observe la matière se transformer, les plantes s’épanouir, et les insectes revenir.
Pour aller plus loin : lecture, vidéos et inspirations
Je vous conseille de jeter un œil au livre « Permaculture : guérir la terre, nourrir les hommes » de Perrine et Charles Hervé-Gruyer, qui aborde la lasagne comme un outil de transition. Ou encore de regarder les vidéos de Damien Dekarz, toujours claires et motivantes.
Une idée de plus ? Pourquoi ne pas organiser un “atelier lasagne” avec des voisins, ou à l’école de vos enfants ? C’est une belle manière de transmettre ces savoirs simples et puissants.
Et si on transformait notre regard sur les déchets du jardin ?
Créer un lit de culture en lasagnes, c’est un peu comme composer une symphonie avec les restes de la cuisine et du jardin. C’est redonner vie à ce que l’on pensait inutile. Et surtout, c’est se reconnecter, un geste après l’autre, à un rythme plus naturel, plus harmonieux. Alors si vous avez un coin de pelouse fatigué ou un sol argileux rebelle, laissez-vous tenter par cette aventure fertile. Vous verrez, une fois qu’on a commencé, on ne regarde plus jamais un carton vide ou une poignée de feuilles mortes de la même façon.
Avez-vous déjà testé la culture en lasagnes ? Partagez vos idées, vos expériences ou vos astuces personnelles en commentaire, on a tous à apprendre les uns des autres dans ce jardin du vivant.