À première vue, l’automne semble endormir la nature. Les feuilles tombent, les plantes se fanent et les outils de jardinage retournent peu à peu au cabanon. Mais sous la surface, loin du froid mordant, une véritable fourmilière s’active. Enfin, plutôt une « vermière », car en novembre, les vers de terre sont encore bien présents, même si leur activité ralentit.
Je vous emmène aujourd’hui sous le paillage et entre les racines, à la découverte de ces créatures fascinantes qui participent activement à la vie du sol, même en saison froide. Et promis, on parlera aussi de ce que vous pouvez faire dès maintenant pour bichonner vos petits alliés du sol.
Les vers de terre dans l’équilibre d’un sol vivant
Les vers de terre, appelés aussi lombrics, sont bien plus que de simples invertébrés. Ils sont les véritables architectes de nos sols. En creusant des galeries, ils aèrent la terre, facilitent l’infiltration de l’eau et permettent aux racines de mieux s’installer. Leur digestion de la matière organique produit un compost ultra-fertile : le fameux humus.
Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, novembre ne marque pas leur retraite hivernale. Tant que le sol ne gèle pas en profondeur, ils continuent leurs allers-retours souterrains, profitant de la fraîcheur et de l’humidité pour décomposer les feuilles mortes ou les résidus de culture.
Les conditions de vie des lombrics
Dès que les températures chutent, les vers de terre descendent plus profondément dans le sol pour se protéger du froid. En général, ils s’activent dans les 10 à 20 premiers centimètres de la terre, mais peuvent aller jusqu’à un mètre de profondeur s’il fait trop froid.
En novembre, les journées plus courtes et les précipitations fréquentes offrent justement un environnement humide qui leur convient bien. Mais attention : un sol trop compact, trop nu ou sans nourriture les fait fuir ou les affaiblit.
Comment favoriser leur présence dans votre jardin
Pas besoin de matériel high-tech ni de diplômes en biologie pour prendre soin de vos vers de terre. Il suffit de recréer des conditions naturelles qui leur sont favorables.
| Geste à adopter | Pourquoi c’est utile | Astuce supplémentaire |
| Ne pas bêcher | Les vers vivent en profondeur, le bêchage les blesse ou les expose au froid | Optez pour la grelinette ou l’aérobêche |
| Pailler le sol | Protège le sol du gel et offre de la nourriture | Utilisez feuilles mortes, paille, tonte de gazon séchée |
| Apporter de la matière organique | Nourrit les vers et enrichit le sol | Compost maison, résidus de cuisine végétale, fumier bien décomposé |
| Laisser le sol couvert | Préserve l’humidité et la biodiversité | Plantez des engrais verts ou laissez les racines en place après récolte |
| Ne pas utiliser de produits chimiques | Les vers sont très sensibles aux pesticides | Préférez les traitements naturels si nécessaire |
Les bénéfices concrets pour le jardinier ou la jardinière
En prenant soin de vos lombrics, c’est tout votre jardin qui vous dira merci. Sol plus souple, meilleure rétention d’eau, moins de maladies racinaires. Et surtout, un écosystème plus résilient, plus autonome. Un sol vivant, c’est un jardin moins exigeant en arrosage et en travail physique.
Et si vous êtes adepte du potager, sachez que la présence de vers est souvent un excellent indicateur de la fertilité du sol. Plus ils sont nombreux, plus vos légumes auront de quoi s’épanouir sans avoir besoin d’apports artificiels.
Les vers de terre au cœur de l’écosystème et de la biodiversité
Les lombrics ne travaillent pas seuls. En grattant, en creusant et en digérant, ils stimulent la vie microbienne du sol, créent des galeries que d’autres petites bêtes peuvent emprunter et contribuent à la circulation de nutriments dans toutes les couches du sol.
Leur rôle est si crucial que certains les surnomment les « ingénieurs du sol ». Une appellation bien méritée quand on sait qu’un seul ver de terre peut transformer plusieurs kilos de matière organique par an !
Quelques idées pour aller plus loin avec vos vers
Pour celles et ceux qui veulent pousser l’expérience plus loin, voici quelques pistes intéressantes :
| Activité | Objectif | Pour qui ? |
| Installer un lombricomposteur | Recycler ses déchets organiques en appartement ou jardin | Débutant·e ou curieux·se du compostage |
| Observer les vers avec les enfants | Sensibiliser à l’écologie et à la biodiversité | Parents, animateurs nature |
| Participer à un atelier sur le sol vivant | Apprendre à jardiner sans labour et à régénérer ses sols | Jardiniers passionnés ou permaculteurs en herbe |
| Cultiver en lasagnes | Offrir un festin aux vers tout en cultivant | Parfait pour démarrer un potager sans retourner le sol |
Un petit clin d’œil souterrain pour finir en beauté
Alors voilà, pendant que nous rangeons nos outils et sortons les plaids, les vers de terre, eux, continuent discrètement leur œuvre d’orfèvre. En novembre comme le reste de l’année, ils transforment, nourrissent et structurent le sol, sans jamais réclamer ni gîte ni couvert, juste un peu de compost et beaucoup de respect.
La prochaine fois que vous croiserez un ver après une pluie d’automne, n’hésitez pas à lui dire merci. C’est peut-être grâce à lui que vos tomates seront juteuses ou que vos pivoines fleuriront à merveille au printemps.
Et si vous avez des astuces, des observations ou des petits rituels pour chouchouter vos vers de terre, je serais ravie de les découvrir. Partagez-les en commentaire ou autour de vous : la vie du sol, ça se cultive aussi entre passionné·es.











