Lorsqu’arrive septembre, le jardin change de rythme. Les journées raccourcissent, la lumière devient plus douce, et une ambiance paisible s’installe. C’est un moment que j’aime particulièrement : les couleurs se transforment, les récoltes d’été touchent à leur fin, et déjà l’automne prépare son entrée. Mais loin d’être une période de repos pour le jardinier, c’est un mois clé pour soutenir la biodiversité. Et accueillir la biodiversité dans son jardin en septembre, c’est aussi un cadeau que l’on fait à la nature et à soi-même.
Le mois de septembre, un moment privilégié pour observer et préparer
À cette période de l’année, on pourrait croire que tout ralentit, mais c’est plutôt une phase de transition intense pour la faune du jardin. Les insectes pollinisateurs butinent encore les dernières fleurs, les oiseaux commencent leurs préparatifs avant la migration ou pour affronter le froid, et les petits mammifères cherchent un refuge. Je profite donc de septembre pour observer ces mouvements discrets et ajuster mes gestes en fonction de leurs besoins.
Par exemple, je laisse volontairement certaines zones « sauvages » dans mon jardin. Une touffe d’orties dans un coin, des herbes folles près de la haie : ces petits refuges sont précieux pour de nombreuses espèces, comme les coccinelles ou les hérissons. On peut parfois être tenté de tout tailler, tout nettoyer, mais en résistant à cette envie de « propreté », on donne à la nature l’espace dont elle a besoin pour se régénérer.
Les plantes mellifères tardives pour nourrir les pollinisateurs
En septembre, certaines fleurs continuent de jouer un rôle crucial pour la survie des insectes pollinisateurs, dont les abeilles sauvages et les papillons. J’intègre dans mes massifs des plantes à floraison tardive comme :
Plante | Intérêt pour la faune | Période de floraison |
Aster | Attire les abeilles et papillons | Septembre à novembre |
Sedum (orpin) | Riche en nectar | Août à octobre |
Verveine de Buenos Aires | Très appréciée des papillons | Juillet à octobre |
Lierre en fleurs | Source de nectar d’automne | Septembre à novembre |
On sous-estime trop souvent l’importance du lierre. Pourtant, lorsqu’il fleurit à l’automne, il devient une source essentielle de nourriture pour les pollinisateurs tardifs. Alors non, je ne le coupe pas, je le guide, je l’observe et je le remercie.
Les aménagements simples pour abriter la petite faune
Avec les nuits qui se rafraîchissent, de nombreux petits animaux cherchent un endroit sûr pour se protéger. C’est le bon moment pour leur offrir des abris adaptés. Voici ce que je mets en place chaque année :
Type d’abri | Pour quelle faune ? | Astuce de fabrication maison |
Tas de bois | Hérissons, crapauds, insectes xylophages | Branches entassées sous une haie |
Hôtel à insectes | Coccinelles, osmies, syrphes | Casiers de bambous et bûches percées |
Tas de feuilles | Vers de terre, larves, amphibiens | Coin ombragé du jardin, non dérangé |
Muret de pierres sèches | Lézards, orvets, araignées | Pierres empilées sans ciment |
On peut aussi tout simplement ne pas tout ramasser. Un tas de feuilles mortes peut sembler désordonné, mais il devient un abri et un garde-manger pour tout un petit monde discret mais essentiel.
Le compost, une source de vie à protéger
Je considère mon compost comme un écosystème à part entière. En automne, il devient un refuge idéal pour de nombreux insectes décomposeurs, mais aussi pour certaines espèces de grenouilles ou de lézards. En y déposant les déchets du jardin (sans les maladies ou ceux traités chimiquement), je nourris la terre tout en créant un abri naturel pour la microfaune.
Pour enrichir mon compost, j’ajoute aussi un peu de broyat de branches et des feuilles sèches, ce qui équilibre les apports et favorise une belle diversité de décomposeurs.
Les graines, baies et fruits pour nourrir la faune
Je laisse volontairement certaines fleurs monter en graines : tournesols, cosmos, nigelles. Les oiseaux s’en régalent ! De même, je ne cueille pas tous les fruits : les derniers raisins ou pommes trop mûres, les mûres oubliées sur la ronce, nourrissent merles, rouges gorges ou même des papillons nocturnes.
Et si vous avez des arbustes à baies comme le sureau noir, le sorbier des oiseleurs ou le houx, vous offrez un véritable buffet aux oiseaux du jardin.
Les gestes éco-responsables à adopter dès septembre
Le respect de la biodiversité passe aussi par une attitude éco-responsable au jardin. En septembre, on peut :
Geste à adopter | Bénéfice écologique |
Bannir les traitements chimiques | Protéger les pollinisateurs et micro-organismes |
Planter local et rustique | Favoriser les interactions écologiques naturelles |
Arroser le matin ou le soir | Économiser l’eau et limiter l’évaporation |
Réduire le travail du sol | Préserver les vers de terre et la microfaune |
On peut également semer des engrais verts (comme la phacélie ou la moutarde blanche) pour protéger et enrichir le sol, tout en attirant de nombreux insectes butineurs.
Une transition douce vers l’hiver à construire ensemble
Le mois de septembre est une formidable opportunité pour transformer son jardin en havre de vie. Ce que je trouve fascinant, c’est que chaque geste compte : laisser une fleur faner, garder un coin sauvage, installer une souche. Tout cela tisse une toile vivante qui soutient les équilibres naturels.
Alors que les mois froids approchent, c’est maintenant qu’on prépare un jardin plus riche, plus vivant, et plus résilient: à nous de jouer ! Les solutions sont simples, accessibles, souvent gratuites, et incroyablement gratifiantes.
Et si septembre devenait votre mois préféré au jardin ?